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Commentaire de ploutopia

sur La crise Grecque ravive le discours des souverainistes


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ploutopia ploutopia 11 mai 2010 16:00

Vous avez parfaitement raison Dom. C’est d’ailleurs ce que défend Junon MONETA sur son site Alter-Europa ou sur son groupe de discussion Europe&Euro en signant tout ses articles par cette phrase : « Pour une Autre Europe… Et (bien sûr) pour un Autre Euro… »

 

Mais comment faire, alors que nos Eurocrates restent sourds, muets et aveugles ? Et qu’ils continuent à écouter le chant de stryges de la Haute Finance ???

 

La sécession et la récession sont un passage obligé pour bousculer l’idéologie occidentale et ses représentants autocrates à l’empreinte écologique 40 fois supérieure au Burkinabé !


Les échecs de l’autorégulation du libéralisme et de la planification du socialisme ont confirmé que d’un point de vue anthropologique nous ne sommes pas seulement des êtres de besoin, mais aussi de désir et d’angoisse. L’énergie du désir est sans commune mesure avec celle du besoin et, seule, nous permet, au sens propre et au sens figuré, de déplacer des montagnes. Si on place ce désir dans l’ordre de l’avoir, cela va engendrer une situation de rareté artificielle considérable entretenue par le fait que le désir de richesse ou de pouvoir des uns ne peut se réaliser qu’au détriment de celui des autres. [Patrick VIVERET, Sortir du mode de l’avoir]

 

Ci-dessous, extrait du document Transition Ecologique et transition économique : Quels fondements pour la pensée ? Quelles tâches pour l’action ?


Une si fragile « souveraineté »


2.2 Dans nos esprits modernes, l’idée de souveraineté est étroitement liée à deux lieux communs : le marché globalisé et la démocratie de grande échelle. Souveraineté économique du consommateur et souveraineté politique du citoyen se combinent étroitement au sein de nos pseudo—démocraties capitalistes. Émerge la figure d’un citoyen acheteur, qui attend d’un État central la protection de son revenu.

 

2.3. Certes, nous n’irons pas jusqu’à prétendre que le pouvoir politique se soit complètement dilué dans l’économique. Rien n’est moins vrai. Nous votons, nous exerçons bon an, mal an nos responsabilités de citoyens. Cependant, il est frappant de voir que le gros de nos revendications à l’égard de nos dirigeants concerne notre pouvoir d’achat. Exercer le pouvoir politique, c’est essayer de canaliser vers l’électeur un maximum de pouvoir d’achat, c’est-à-dire de ressources réelles accessibles grâce à un revenu monétaire. Actuellement, la souveraineté politique concerne (en grande partie) la maximisation de la souveraineté du consommateur, c’est-à-dire la possibilité pour un maximum de détenteurs de revenus d’accéder aux biens que le marché mondialisé peut lui offrir.  

 

2.4. Citoyens du monde, nous le sommes avant tout à travers notre compte en banque qui, à condition d’être suffisamment fourni, nous permet d’accéder à la vaste «  tuyauterie » des échanges économiques mondiaux. Citoyens de nos pays, nous le sommes surtout à travers nos demandes, adressées à nos élus, de pouvoir être protégés contre tout ce qui pourrait amoindrir notre accès – littéralement 24 heures sur 24 – à cette « tuyauterie ». Nous, citoyens acheteurs, avons à notre disposition les services d’une planète entière, qui « tourne » sans cesse afin qu’avions et camions puissent livrer en temps et heure les divers points de vente, où chacun d’entre nous se rend aveuglément après son travail. Même quand on croit être conscient de la « mondialisation » et de la « globalisation », on ne se figure probablement pas toujours l’inouï grouillement d’activité et d’affairement par lequel des personnes, sur toute la planète, se consacrent sans discontinuer à acheminer des lieux de production aux lieux de consommation les innombrables denrées que notre carte de paiement ou de crédit nous permet d’acquérir en un ou deux « clics ». La roue des affaires tourne sans une milliseconde de répit, à en donner le vertige à qui en prend vraiment conscience.

 

2.5 Cette économie globalisée qui « ne dort jamais » fait éminemment partie de notre souveraineté de citoyens-acheteurs, à un point que nous ne soupçonnons même plus. A chaque instant de chaque heure de chaque journée, notre argent, nos réseaux de transports et nos traités commerciaux nous assurent l’accès à la Grande Tuyauterie, au grand réseau de « productoducs » plus ou moins virtuels qui – à l’instar des oléoducs et des gazoducs – quadrillent chaque parcelle de notre planète. L’expérience de ne pas trouver, dans le rayon habituel de notre supermarché ou de notre épicerie, l’inévitable paquet de pâtes s’apparente à celle de l’Inca se réveillant pour constater que le soleil, ce matin, ne s’est pas levé. C’est comme la fin du monde. Superbement souverains, nous n’osons y croire. Plusieurs siècles de commerce et de consolidation du capitalisme ont, semble-t-il, rendu notre approvisionnement local aussi inévitable que la course du soleil sur l’horizon.

 


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