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Commentaire de Immyr

sur « Il n'existe rien d'autre que Dieu… » (2)


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Immyr Immyr 12 mai 2010 15:43

 Chère Salsabila

« En réponse à votre développement, en quoi le fait de croire en Dieu impliquerait-il forcément de voir le monde dans sa »réalité la plus brutale«  ? »

 Euh, je crois que vous avez mal compris le sens de ma phrase. Pour moi c’est l’athée et non le croyant qui voit plus clairement la réalité (étant donné l’absence d’une relation avec une âme ou un arrière-monde)


« Qu’est-ce qui vous permet de décréter que le bonheur d’un individu passe forcément par sa vision du bonheur des autres ? »

 Je n’ai pas dit par la VISION. Je dis que si j’essaye de propager le bonheur autour de moi, je peux espérer que par empathie, les autres feront de même dans ma direction et que ma vie sera plus heureuse. 

« Vous dites une »voie plus dure que la transcendance divine« , je reviens à mon idée précédente et vous demande si la quête des ascètes et autres ermites n’est pas aussi une voie particulièrement sévère. Je ne parle pas obligatoirement du but recherché, quoi que..., mais du déroulement de l’existence et la pensée qui le suit (c’est ainsi que je lis votre explication). »

 L’ascèse n’est pas le privilège des croyants. C’est une pratique très ancienne. On peut la considérer de diverses manières. On peut vouloir posséder en tant qu’hédoniste, un contrôle de ses désirs. Les réduire afin que le peu des désirs qui restent : manger, boire, se reposer, l’amitié, la quête de la connaissance etc... aient encore plus de valeur. Diogène de Sinope (4° siècle avant JC) faisait ainsi. Cette ascèse n’est pas faite dans l’esprit du philosophe afin d’ammoindrir le corps, mais de le fortifier dans sa volonté afin de jubiler dans l’assouvissement du peu des désirs qui persistaient. Je pense que les grecs d’alors avaient déjà récupéré ce genre de pratique au contact de l’inde.
 L’ascèse des moines qui est fait pour méditer dans le sens de s’éloigner de ce monde, d’oublier son corps et de se perdre en prières pour s’approcher d’un dieu immatériel ME paraît plus morbide.
 
 Je prends mes précautions en écrivant car je ne dénie à quiconque la validité ou non de ses croyances. Je discute juste de la base philosophique qui sert de soubassement à la pratique de l’ascèse en question. Si l’ascèse sert à oublier le monde pour se rapprocher d’un dieu, je veux bien, ce n’est pas moi qui suit la pratique... Je trouve juste l’exercice morbide car pour moi, en tant qu’athée, il n’existe d’autre monde que celui-là (je parle de monde dans le sens large de l’univers bien sûr) et oublier ce monde pour s’approcher de rien, est une pratique mortifère. Je ne dis pas que les ascètes en question sont malheureux. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de jubilation dans leur pratique. J’aime juste jubiler avec un corps qui est UN et non un corps prison d’une Ame qu’il faudrait libérer.

 C’est Michel Foucault qui disait que l’âme était le prison du corps smiley

 Amicalement.

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