L’argent est un métal que, à ma connaissance personne ne peut créer ex-nihilo. Quand on se mêle d’économie, au minimum on adopte un vocabulaire adapté.
C’est donc de la monnaie fiduciaire et de la monnaie scripturaire que voudrait parler cet article. Vaste sujet bien mal abordé.
Ainsi de la question de l’intérêt, qui semble si fort étonner notre économiste. Il faut dire que depuis Aristote et sa chrématistique, la condamnation de l’intérêt (l’usure) s’appuie sur le sophisme suivant : l’or enterré au fond du jardin n’aura pas augmenté avec le temps (et encore moins des euros en papier).
Voyons les choses autrement. Jean possède une maison et Paul un commerce, une boulangerie mettons. Jean souhaite la boulangerie (il est boulanger) et Paul n’a pas de logement. Ils se mettent d’accord pour un échange. Remarquons que cet échange est à la source de la création de richesse car il réalise une meilleure allocations des ressources. Jusque là tout va bien, et sans intervention de monétaire.
Mais voila que Paul fait une nouvelle proposition : pendant un an il garde son commerce, tout en s’engageant à refaire la peinture bien sûr et il s’installe de suite dans le logement de Jean.
Rien n’a changé ? Si, Jean devra quand même payer un loyer pour se reloger, et il n’aura pas les revenus de la boulangerie.
Aussi, pour que l’échange reste équitable il demandera quelque chose en plus.
C’est la raison de l’intérêt, le prix du monétaire, qui est le prix subjectif du temps, le prix des préférences temporelles de chacun.
Ce n’est pourtant pas compliqué.