C’est très judicieux de soulever le sujet de l’esclavage pour juger de la « modernité » de l’interlocuteur musulman. En effet si, par la force des choses, il a une éducation européenne de notre époque, il lui est moralement très difficile d’admettre l’esclavagisme, même s’il était pratique courante du temps du Prophète. Si, par ailleurs, il fait partie de ces musulmans qui rêvent (parce qu’il s’agit bien d’un fantasme) de mener à notre époque la vie de l’époque du Prophète « copiée-collée », il se trouve en porte-à-faux !
Même si nous ne nous sentons pas vraiment concernés par l’esclavagisme, c’est toute la conception hiérarchisée de la société qui relève de cette problématique. Il est vrai que l’Islam a aboli les classes sociales et autres castes tribales (mis à part les esclaves non affranchis), mais il a légué une conception patriarcale de la famille, entérinant la coutume alors en vigueur à la Mecque. Et pourtant des sources historiques réputées (Bukhari) témoignent du fait qu’à Médine, « les femmes avaient le dessus sur les hommes »... mais quels musulmans voudraient perpétrer cette tradition ??? lol
Rien que ce point met en évidence la dérive des coutumes musulmanes ; et, de nos jours, certains ne lisent dans leur Histoire que ce qu’ils veulent bien y lire. On peut aussi parler des bébés mis en nourrice, alors que de nos jours, on jugerait mal la femme musulmane qui refuserait d’élever elle-même ses enfants en bas âge...
Il est temps que les musulmans, même les moins « progressistes », fassent le compte de tout ce qu’ils font de différent par rapport à ce qui se faisait du temps du Prophète... et il est temps que les musulmans se rendent compte de tout ce qu’ils pourraient faire de différent, de productif, de positif, sans renier pour autant les sources de leur foi.