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Commentaire de

sur Sensibilité des entreprises au carbone


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(---.---.71.248) 7 octobre 2005 11:19

Dans certains cas l’influence du CO2 peut être de 1er ordre :

Rhodia : 17 % du capital ont changé de mains hier

Qu’est-ce qui fait flamber l’action Rhodia ? En six séances, le titre du chimiste français s’est envolé de plus de... 35 % ! Hier, le titre a encore progressé de 7,65 %, à 1,83 euro, dans un volume très important : 17 % du capital ont changé de mains. Des rumeurs de marché ont circulé, évoquant une offre de BASF, le numéro un mondial du secteur, selon un analyste français. Ni BASF ni Rhodia n’ont commenté ces rumeurs. « Cela ne serait pas impossible, explique cet analyste. Le titre est cher, mais son intégration au sein d’un groupe beaucoup plus grand permettrait de réduire la charge de la dette, justifiant une prime. »

Autre explication à la hausse, Rhodia a annoncé vendredi un accord concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour son site d’Onsan, en Corée du Sud. Le gouvernement coréen a approuvé le plan, élaboré dans le cadre du protocole de Kyoto. C’est une « étape importante », souligne une porte-parole de Rhodia, qui permettra au groupe de soumettre son dossier à l’ONU. Si les Nations unies donnent leur accord, Rhodia pourra disposer de crédits d’émissions de gaz carbonique. Il pourra ensuite vendre ces crédits à d’autres industriels qui ont des taux d’émission supérieurs aux normes fixées par Kyoto. Une démarche similaire a été entamée pour un autre site, au Brésil.

Rhodia se refuse à évaluer combien ces crédits pourraient lui rapporter. « C’est encore trop tôt », explique-t-on au siège du chimiste. Mais les analystes, eux, ont fait leurs calculs. « Rhodia pourrait potentiellement gagner entre 80 millions et 150 millions d’euros par an entre 2008 et 2013 », estime Merrill Lynch, selon qui les crédits valent entre 5 euros et 10 euros par tonne de gaz carbonique. Une somme non négligeable pour un groupe qui ne dégage que 500 millions d’excédent brut d’exploitation par an.

L’action jugée chère Rhodia pourrait aussi titriser ces crédits pour réduire sa dette, selon Goldman Sachs. Merrill Lynch calcule qu’ils pourraient ajouter 20 centimes à 40 centimes de valeur par action Rhodia, dépendant du prix des crédits.

Cela suffit-il à expliquer la flambée du titre ? La plupart des analystes recommandent de vendre l’action - sept sur treize, selon le recensement de Bloomberg. Alourdie par une dette nette de 2,6 milliards d’euros, la valeur est 20 % plus chère que d’autres chimistes européens de spécialités comme DSM et Lanxess, nettement plus rentables, et même 50 % de plus que l’allemand BASF, numéro un mondial de la chimie. Pour Merrill Lynch, l’action vaut 1,7 euro maximum et seulement 60 centimes en utilisant des multiples de valorisation « plus normaux ».

Les Echos


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