Nous sommes les derniers à croire que le monde ne peut pas se passer de nous, qu’il faudra bien toujours du pain chez le boulanger, un maitre devant les enfants et un postier pour amener le courrier, nous sommes en droit de nous demander quel genre de monde veulent construire ceux qui veulent se débarrasser de nous.
Et pourtant, le pain peut s’acheter prêt à cuire, l’éducation des enfants à la maison par internet est en croissance exponentielle et le courrier électronique représente la majorité des échanges de courriers.
Pour que nous puissions atteindre nos idéaux de justice sociale de façon pérenne, il nous faut ajuster nos systèmes de redistribution aux conjonctures. En finançant à crédit aujourd’hui nos dépenses de confort, nous condamnons demain les futures générations à l’absence de protection, car les prêteurs auront perdu toute confiance. L’idéologie ne nourrit pas son homme, l’histoire a montré qu’au contraire, elle l’affame.
Ce qui me gêne dans votre discours, c’est votre fonction. Confortablement lové dans votre sécurité de l’emploi, vous avez la responsabilité de former de jeunes esprits à interpréter l’actualité. Les exemples dans l’histoire de faillites d’Etats ne manquent pas, mais vos orientations politiques risquent de rendre votre enseignement partisan, occultant cette réalité.
Non, nous n’avons pas besoin d’enseignants orientés, déconnectés de la réalité, nourrissant leur sécurité corporatiste de l’insécurité des autres, brandissant leur diplôme, somme toute comme vous le précisez banal de nos jours, comme un droit à une rente éternelle.
Si les enseignants étaient soumis aux mêmes pressions que ceux qui les financent, peut être les parents d’élèves n’auraient ils pas besoin d’investir un budget toujours croissant dans des cours particuliers.