Mon cher Imhotep,
je ne connais pas toute l’histoire et il ya des choses que le secret médical et mon éthique m’empêcheront de dire. C’était un mec vraiment bien, vraiment apprécié, vraiment proche, trop proche je dirais de ses patients.
Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais je sais qu’on ne pourra jamais me faire comprendre dans ma chair, ce qu’est la « folie », car je ne l’ai jamais expérimentée. On ne peut juger de l’état de quelqu’un si on n’est pas dans sa peau. J’ai des patientes qui travaillent jusqu’au 8ième mois de leur grossesse et d’autres qui ne peuvent continuer à travailler à partir du 3ième mois et qui culpabilisent en voyant leurs copines. Je leur dis toujours, que nous n’avons pas tous le même corps et devant un même évenement notre corps ne peut réagir de la même façon. Allez faire comprendre à un non-migraineux, ce qu’est une crise de migraine. Allez faire comprendre à un aveugle ce qu’est le bleu... Nous sommes, pour la grande majorité d’entre nous des bien-portants. On ne peut concevoir ce qu’est la folie.
J’avais un maître à la faculté de médecine, spécialiste en addictions, qui disait que les drogués étaient porteurs d’une expérience d’euphorie et de bien être, par des moyens artificiels, que nous ne connaîtrions jamais.
Effectivement que celà nous dépasse. Effectivement que seul l’horreur de l’acte persiste.
Je ne défends pas le geste. Je défends la vie de l’homme avant ce geste. Et j’accuse seulement un des nombreux maux de notre civilisation moderne.
amicalement.