C’est d’autant plus un exploit qu’à l’époque les avions n’avaient pas la fiabilité ni les qualités de vol actuelle.
Aérodynamiques instables, domaines de vol très restreints, commandes par câbles dont il fallait régler la tension en vol, gouvernes aux surfaces insuffisantes pour contrôler correctement l’avion, fuselages et ailes trop fragiles qui se tordaient aux efforts des manœuvres et aux turbulence, obligeant les pilotes à appliquer en permanence des méthodes pas très orthodoxes pour contrôler l’appareil à peu près, des hélices en bois qui étaient rabotées par la pluie et la grèle, perdant de leur efficacité, etc.
Rajoutez à cela des ingénieurs avec leurs dogmes qui refusaient de tenir compte des observations des pilotes d’essais : « bougez le manche comme on vous le demande, c’est nous qui construisons l’avion »
Aujourd’hui le moindre avion de tourisme est hyper stable et hyper sécurisé comparativement.
A l’époque on n’avait pas l’expérience et la compétence d’aujourd’hui en aérodynamique.
Il fallait un sacré courage pour faire des raids avec ces avions là, surtout surchargés de carburant.
La plupart des pilotes d’aujourd’hui seraient bien incapables de maitriser de telles machines.
La preuve à la dernière tentative de traversée de la Manche avec un Blériot XI, malgré des mois d’entrainement, le pilote n’est pas arrivé à maitriser son avion plus de quelques km.