Je tiens quand même à défendre la sociobiologie, qui n’est pas le
darwinisme social. Celui-ci a été bien décrit ci-dessus, et a
été réfuté doublement :
1. comme théorie scientifique, parce qu’elle ignorait les avantages de
la coopération. Ceux-ci ont été mis en évidence par les
travaux d’Axelrod (dilemme du prisonnier), de Maynard Smith (je crois le
premier à avoir utilisé la théorie des jeux dans ce contexte),
et de bien d’autres que j’ignore.
2. comme théorie politique, par le bilan du régime nazi. Évidement
certains pourraient arguer qu’Hitler n’a pas appliqué le darwinisme
social « pur », comme d’autres rejettent les erreurs du communisme sur
Staline. Passons...
Pour ce que je comprends de la sociobiologie, il s’agit plutôt
d’analyser les conséquences de la nature humaine, telle qu’on peut la
déduire de son évolution, sur les sociétés humaines. Il est
d’ailleurs faux, et illusoire, de croire que ce genre de théorie
scientifique ne peut ni ne doit avoir aucune influence politique.
Si par exemple le racisme est un avatar de notre évolution (opposition
entre tribus), et si par ailleurs on désire l’éradiquer (c’est une
question morale), alors il faut combattre ces tendances innées par une
culture adéquate, antiraciste. S’il n’y a pas de tendance innée au
racisme, alors on peut admettre une politique de totale liberté
d’expression dans ce domaine.