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Commentaire de Jean d’Hôtaux

sur Un problème nommé Turquie


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Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 3 juin 2010 15:14

@ Henry Moreigne :

Je partage votre analyse !

Il va de soi que la Turquie réoriente sa politique et se positionne en tant que puissance régionale. Il lui faut pour cela s’allier la sympathie de ses voisins arabes et de l’Iran. L’envoi de cette « flottille humanitaire » ne pouvait se faire sans l’aval des instances gouvernementales turques et l’incident qui en résulte sert les intérêts de cette nouvelle stratégie turque.

Il n’est que d’écouter les déclarations belliqueuses et récurrentes de MM. Erdogan et Gül pour s’en convaincre : « Les relations de la Turquie avec Israël ne seront plus jamais les mêmes, cet incident est irréparable » proclame le pouvoir turc.

C’est un message important qui est adressé aussi bien à ses voisins, qu’à l’Otan dont elle est membre, à l’UE qui ne veut pas d’elle, ainsi qu’aux Etats-Unis sur lesquels la Turquie fait pression. Mais c’est aussi et surtout un message adressé à sa propre opinion publique, un signal d’abandon des relations économiques et militaires avec Israël que la Turquie délivre.

Le parti islamique AKP au pouvoir à Ankara ne dispose pas actuellement de la majorité des 2/3 au Parlement qui lui permettrait d’amender la Constitution, pour accroître le pouvoir de l’Islam sur la société. Toutefois les récentes prises de position d’Ankara en faveur du Hamas, mais aussi dans sa tentative d’arbitrer le conflit qui oppose l’Iran et l’Occident dans l’affaire de l’enrichissement de l’uranium, flatte l’opinion publique turque et apporte de l’eau au moulin de l’AKP.

Se pose alors une question importante : Comment va réagir l’armée, qui en Turquie a toujours été la garante de la Constitution et de la laïcité ? Laissera-t-elle faire sans broncher ?


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