L’inconnu est le champ d’exercice idéal de l’imposture, pour l’insoutenable envie de croire que l’étrangeté même de certains phénomènes induisent en nous, pour la posture de faiblesse et le manque d’arguments qui nous laissent désemparés face à des discours extraordinaires, mais surtout parce qu’il n’est rien d’admis si fermement que ce que l’on sait le moins. S’il n’en était pas ainsi les croyances religieuses n’auraient pas ce pouvoir, ce formidable ascendant sur des centaines de millions de personnes de par le monde.
A l’opposé, la démarche scientifique qui se veut rigueur et contrôle exhaustif aboutit aux mêmes éccueils en substituant un dogmatisme assuré aux vides nécessaires d’une science en perpétuel devenir. Ne pouvant répondre à toutes les questions, les hommes de sciences font des hypothèses qu’ils finissent par confondre avec des vérités, durant le laps de temps qu’il faudra à d’autres scientifiques pour confirmer ou infirmer ces pseudos vérités.
De nombreuses personnes font l’expérience de phénomènes naturels et ne semblent pas étonnées, ni effrayées, encore moins en demande d’une quelconque explication, elles se gardent en général d’en faire part à autrui pour les raisons que vous savez.
Face à l’écrasante réalité de notre propre fin, que nous savons inéluctable, nous avons beau jeu de croire qu’une divinité ait la condescendance de régir notre insignifiance. Nous avons tellement besoin de croire que cette soif d’absolu semble capable de matérialiser nos pensées, de leur donner forme dans le monde concret. La science aussi reconnait que l’observation même d’un phénomène modifie les paramètres de ce phénomène.
Ainsi, le monde extérieur qui nous semble parfois si étrange et violent n’est que le fidèle reflet de notre monde intérieur.