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Commentaire de samir

sur Considérations sur les migrations musulmanes


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samir 9 juin 2010 12:38
La supériorité militaire des esclavagistes européens sur l’Afrique n’est plus à démontrer. Ce qui leur a permis de laminer les plus grands centres civilisationnels et politiques africains, tel que le Kongo. La Traite transatlantique prélève des esclaves au cœur même des régions africaines les plus densément peuplées. Les déséquilibres qu’elle provoque n’en sont que plus extensifs et plus intensifs. Comme cette traite porte essentiellement sur des esclaves de plantation, réduits en bêtes de somme, en biens meubles, on comprend aisément que les volumes de « bois d’ébène » qu’elle mobilise sont sans aucune commune mesure dans toute l’histoire de l’humanité. Les moyens juridiques, financiers et matériels mis en œuvre, la capacité destructrice des moyens militaires sont sans équivalent. Et l’on ne peut oublier l’atrocité des traitements réservés aux esclaves depuis les conditions de leur rapt, celles de leur (sur)vie à fond de cale de négrier, jusqu’à leur bestialisation à destination…Pour un esclave parvenu à destination, combien de nègres ont péri sur les sentiers de prédation de « bois d’ébène », dans les entrepôts (de Ouidah, Gorée, etc), et lors de la traversée maritime ?Louise Marie DIOP-MAES a repris toutes les méthodes d’estimation des conséquences démographiques de la Traite transatlantique, qu’elle a critiquées une à une. Puis elle y a opposé ses propres estimations et la méthodologie idoine. A ma connaissance, c’est le seul travail de cette qualité jamais entrepris sur ce sujet par une personne techniquement qualifiée. Les résultats de son travail (de thèse de doctorat en géographie humaine) sont vertigineux :
« On ne peut pas donner de chiffres ? Mais on laisse courir les chiffres manifestement faux, ce qui revient à les entériner. Il serait utile de savoir :
1) que les estimations recopiées depuis trois siècles sont sans aucun fondement ;
2) que la taille et le nombre des habitats connus d’une part, les effectifs d’esclaves exportés et déjà répertoriés, d’autre part, ainsi que l’évidence des effets multiples des traites et pillages, rendent caduques, parce que mathématiquement impossibles, les faibles évaluations qui correspondent à 4 ou 5 habitants au km2 ;
3) que 15 à 20 habitants au km2, soit 300 à 400 millions d’habitants représentent un minimum absolu pour l’Afrique noire aux 15è/16è siècles. L’idée d’un sous-peuplement constant de l’Afrique noire doit être définitivement abandonnée et récusée puisqu’aux mêmes siècles, ainsi qu’au 17è, la population de l’Europe était de l’ordre de 10 habitants au km2.[…] Nous pensons avoir établi que l’Afrique au sud du Sahara, avec un climat tout de même peu différent dans l’ensemble de celui d’aujourd’hui, nourrissait largement, dans le contexte d’une économie préindustrielle, une population de 600 à 800 millions d’habitants, fin 15è/début 16è siècle, représentant une moyenne de 30 à 40 habitants au km2. » [cf. Louise Marie DIOP-MAES, « Afrique noire démographie, sol et histoire » éd. Khepera, Présence Africaine, 1996, pp290-299]
Au 19è siècle, la population africaine n’est plus que d’environ 150 millions d’habitants ; soit 4 à 5 fois moins qu’à l’orée de la Traite transatlantique. Cette traite négrière européenne a donc décimé plusieurs centaines de millions d’Africains . Cette réalité, d’un effondrement démographique, mais aussi culturel, politique, agricole, économique, technique, scientifique, sans précédent est grossièrement minimisée par les chiffres anormalement dérisoires inventés par Pétré-Grénouilliaux et consorts, SANS AUCUNE METHODE SCIENTIFIQUE D’ESTIMATION !!!

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