Cette idée de récupérer l’énergie solaire dans l’espace est vieille comme la conquête spatiale, et n’a jamais abouti à rien, pour plusieurs raisons.
- En premier lieu, le rendement du photovoltaïque - seule technologie praticable dans l’espace - est médiocre, et n’a guère de chances de s’améliorer dans un avenir perceptible. On considère généralement que 15% d’énergie électrique produite est un très bon rendement, mais produire de grands panneaux avec de telles caractéristiques est coûteux. Et là, nous parlons de panneaux se mesurant en kilomètres carrés.
- Ensuite, eh bien, il faut les envoyer dans l’espace, ces panneaux ! Et c’est plus facile à dire qu’à faire, si l’on considère qu’en ce moment, les capacités de l’homme à accéder à l’espace ont tendance à régresser (on réutilise sans fin les technologies des années 60). La Station Spatiale Internationale, la plus grande structure jamais assemblée dans l’espace, mesure une centaine de mètres de long et pèse dans les cinq cent tonnes. Il a fallu vingt ans pour l’assembler, et ça a coûté plus de 100 milliards de dollars, tout ça pour un bidule qui tourne à 400 km de la Terre. Or là, nous parlons d’une installation qui se mesure en milliers de kilomètres, en millions de tonnes et qu’il s’agit d’installer à 400 000 km d’ici.
- Si j’ai bien compris, il s’agit de construire au sol des installations réceptrices de plusieurs centaines de km de diamètre. Il suffirait d’un nuage pour les rendre inopérantes et plonger l’humanité dans le blackout. Il suffirait d’une tempête pour ravager les installations offshore (nécessaires, car la moitié du temps, la lune survole le Pacifique). Et quel effet auraient ces milliers de gigawatts déversés dans l’atmosphère sur, par exemple, les oiseaux migrateurs ? La flore ? Le plancton en dessous ? Ils n’ont pas fini de beugler, les écolos.
- Et une fois l’énergie sur terre, comment la transporte-t-on au consommateur ? Je vous rappelle que l’électricité se transporte mal, c’est pourquoi les centrales françaises sont dispersées sur tout le territoire. Transporter de l’électricité sur 20 000 km, c’est impossible en l’état actuel sans pertes énormes.
Bref, si cette idée est « étudiée » depuis des décennies, ça ne prouve pas qu’elle est « mûre », ça prouve qu’elle est encore loin de la mise en application car elle manque à l’évidence de sens pratique.