Je vais aller un peu à contre-courant : je ne suis pas spécialement outrée par les mots d’Anelka. On lui tombe dessus à bras raccourcis parce qu’il fallait bien trouver une cible à éliminer pour calmer le jeu, mais :
- ces mots-là ne sont pas inhabituels dans la bouche de beaucoup de gens. Le langage devient de plus en plus grossier sans qu’on y trouve
particulièrement à y redire, et j’imagine qu’ils sont prononcés de temps en temps par des sportifs énervés. Sur un terrain de foot, on n’est pas dans un salon mondain du 16ème.
- il a manqué gravement de respect à l’entraîneur, soit. Domenech le sortait du match, ce qu’il a fait, l’éliminait de celui d’aujourd’hui, ce qu’il aurait du faire sur-le-champ, et on n’en parlait plus.
- les mots auraient du rester au vestiaire. Tout le monde peut péter les plombs de temps à autre et ce qui est privé doit le rester.
- il ne donne pas l’exemple. Oui certes... Mais un enfant bien éduqué en général ne va pas soudain devenir un voyou au langage dévoyé parce qu’il entend 2 ou 3 gros mots. En plus, ils en entendent de bien pires partout ailleurs, par les adultes même qui les entourent (disputes, embouteillages, ...)
- si le match avait été fabuleux et que les Bleus l’avaient gagné, aucune histoire de gros mots ne serait sortie. Les enfants, puisqu’on se soucie d’eux, sentent bien quand de l’hypocrisie est dans l’air.
Bref, je m’étonne de cette soudaine rectitude des gens. Anelka est ce qu’il est. Sa vulgarité, condamnable bien sûr, n’est quand même qu’un détail dans ce qui semble être une dégringolade générale annoncée. Il ne faudrait pas qu’il en porte seul le poids.