Je ne prétend pas savoir ce que vous pensez, mais je crois que nous
sommes d’accord :)
J’ai simplement trouvé votre commentaire
intéressant, donc je me permet de continuer ce débat passionnant.
Mon avis est que nous sommes déjà en phase hégémonique mais pour vous dire pourquoi il faudrait distinguer domination et hégémonie.
Jusqu’ici, on
avait
affaire à de la domination : une relation maître-esclave, symbolique si
l’on veut, une relation duelle avec possibilité d’explosion, de
révolution, d’aliénation et de désaliénation… Cette domination-là a
laissé place à l’hégémonie, qui est tout à fait autre chose. Ici il n’y a
plus de relation duelle. Tout le monde est complice. Et l’hégémonie
joue sur cette complicité pour abaisser plus encore les individus,
jouant sur ce désir de chacun à s’abaisser ainsi.
L’hégémonie
fonctionne
par dévaluation de tous. Il n’y a plus de dominants et de dominés, mais
une espèce d’annexion totale (Nexus = les réseaux). Tout le monde est
pris dans le réseau et subit cette hégémonie. Gouvernement des pays
riches ou pauvres, militant UMP/PS zélé ou terroriste se revendiquant de
Al Quaïda, tous sont sur le même réseau et se battent sur le même plan.
Au
profit de qui ? On ne
peut plus calculer en terme de profit pour telle ou telle puissance. On
ne peut plus remonter le fil de l’histoire et trouver le ou les
responsables. Nous sommes tous à la fois victimes et
complices, coupables et irresponsables. L’hégémonie est en nous. C’est
donc le stade supérieur de la domination. Moi, je pense qu’il est pire,
parce que d’une certaine façon l’hégémonie met fin à la domination, donc
à l’aliénation. Nous ne sommes plus aliénés, ce n’est plus le problème.
Et pourtant nous souffrons. On sent là une
stratégie, mais sans personne en particulier derrière. Si on veut
résister à l’hégémonie et y échapper par les
anciens moyens de la domination (la révolte, la pensée critique,
négative, etc.), c’est sans espoir.
La preuve : terrorisme, crise
financière ou politique, émeutes de la faim, et même ce que les
politiques qualifient maintenant de « terrorisme naturel » (un terme très
intéressant à étudier) comme tsunami ou réchauffement globale ne
changent rien, et ce malgré la violence, la légitimité de ces évènements... tout est recyclé et devient prétexte à élargir l’empire du bien.