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Commentaire de Loic

sur Emeutes à Belleville : Enfin un peu de dignité chinoise !


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Loic 23 juin 2010 08:40

Je ne prétend pas savoir ce que vous pensez, mais je crois que nous sommes d’accord :)

J’ai simplement trouvé votre commentaire intéressant, donc je me permet de continuer ce débat passionnant.

Mon avis est que nous sommes déjà en phase hégémonique mais pour vous dire pourquoi il faudrait distinguer domination et hégémonie.

Jusqu’ici, on avait affaire à de la domination : une relation maître-esclave, symbolique si l’on veut, une relation duelle avec possibilité d’explosion, de révolution, d’aliénation et de désaliénation… Cette domination-là a laissé place à l’hégémonie, qui est tout à fait autre chose. Ici il n’y a plus de relation duelle. Tout le monde est complice. Et l’hégémonie joue sur cette complicité pour abaisser plus encore les individus, jouant sur ce désir de chacun à s’abaisser ainsi.

L’hégémonie fonctionne par dévaluation de tous. Il n’y a plus de dominants et de dominés, mais une espèce d’annexion totale (Nexus = les réseaux). Tout le monde est pris dans le réseau et subit cette hégémonie. Gouvernement des pays riches ou pauvres, militant UMP/PS zélé ou terroriste se revendiquant de Al Quaïda, tous sont sur le même réseau et se battent sur le même plan.

Au profit de qui ? On ne peut plus calculer en terme de profit pour telle ou telle puissance. On ne peut plus remonter le fil de l’histoire et trouver le ou les responsables. Nous sommes tous à la fois victimes et complices, coupables et irresponsables. L’hégémonie est en nous. C’est donc le stade supérieur de la domination. Moi, je pense qu’il est pire, parce que d’une certaine façon l’hégémonie met fin à la domination, donc à l’aliénation. Nous ne sommes plus aliénés, ce n’est plus le problème. Et pourtant nous souffrons. On sent là une stratégie, mais sans personne en particulier derrière. Si on veut résister à l’hégémonie et y échapper par les anciens moyens de la domination (la révolte, la pensée critique, négative, etc.), c’est sans espoir.

La preuve : terrorisme, crise financière ou politique, émeutes de la faim, et même ce que les politiques qualifient maintenant de « terrorisme naturel » (un terme très intéressant à étudier) comme tsunami ou réchauffement globale ne changent rien, et ce malgré la violence, la légitimité de ces évènements... tout est recyclé et devient prétexte à élargir l’empire du bien.


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