• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de xa

sur Impots de Mme Bettencourt : le compte n'y est pas


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

xa 26 juin 2010 00:11

"Le démembrement d’une action n’est-il pas un artifice pour réviser à la baisse la valeur d’un bien« 

Non. Lorsque le démembrement reste dans le cadre des personnes physiques, comme l’a rappelé l’auteur, l’article 885 du CGI considère la valeur totale du bien comme propriété de l’usufruitier. Cela n’a donc aucun intérêt fiscal direct.

L’intérêt initial est uniquement le transfert de propriété d’une personne A (qui devient usufruitier) vers une personne B qui devient nu-propriétaire. Lors du décès de la personne A, ou sur un abandon d’usufruit, la pleine propriété est transférée vers le nu-propriétaire, qui devient propriétaire de plein droit.

Cependant, l’article 885 ne concerne que les personnes physiques. Lorsque des biens démembrés sont apportés dans une entreprise (personne morale), la valeur comptable des biens est calculée selon la valeur financière de l’usufruit apporté. Comme cet usufruit n’est pas cessible, seul les revenus issus de cet usufruit permettent, comptablement, de définir une valeur à cet usufruit.

 » si tel est le cas comment réussit-on le tour de passe-passe qui consiste à déclarer un bien dévalué tout en touchant par une société connexe des sommes dont la suspicition de fraude est plus qu’évidente ?« 

Je vous laisse estimer selon votre conscience le niveau de fraude avérée. Connaissant passablement les mécanismes en vigueur, je n’ai aucun élément permettant de penser à une fraude fiscale (pour la partie imposition de la personne concernée).

Si vous avez des éléments probants, outre que ce serait intéressant de les donner, il serait bon d’apporter ces éléments probants auprès de la justice.

 »Les sociétés dont la vocation est le placement financier sont plus connues sous le nom générique de fiducies« 

Une fiducie, qui n’existe en France que depuis 2007, et n’est accessible aux particuliers que depuis début 2009, n’a pas pour vocation le placement financier, mais la gestion courante d’un patrimoine.

Les Sicav sont des sociétés de placemant, et ne sont pas des fiducies. Les Hedge Funds sont des sociétés de placement, mais pas des fiducies.

Pourquoi l’Etat reste-t-il passif depuis 70 sur un mécanisme voté en 2007 ? Votre question est sérieuse ?

 » Les clauses inhérentes au contrat ne concernent que le dit contrat. « 

Pas compris la question.

 »l’état sait valoriser par lui-même la valeur de ce qu’il entend imposer que ce soit en terme de valeur immobilière« 

Certes. Mais l’Etat(pouvoir exécutif) doit lui aussi respecter les textes votés par le législatif. Textes qui prévoient, justement, que la valorisation, au sein d’un portefeuille financier d’une société de placements financiers, soit considérée à une date d’opération donnée (typiquement la valeur d’achat jusqu’à la date de vente).

Dans le cadre d’une société (qui n’est pas imposée sur son capital géré mais uniquement sur ses résultats), il n’y a pas de grande différence entre comptabiliser des bénéfices virtuels 3 ans de suite, du fait de la hausse du portefeuille, ou d’attendre la fin des 3 années et de taxer globalement la plus value obtenue sur ces 3 ans.

Par ailleurs l’Etat ne peut invoquer la propriété sans disposer des bases juridiques prouvant cette propriété. Or toute l’astuce semble tourner autour de cela : elle ne possède pas directement cette fortune, parce qu’elle a transféré juridiquement la possession dans une structure particulière.

En théorie, et sans élément complémentaire sur la structure juridique précisément mise en place, l’Etat pourrait tenter de contester la valorisation de Tethys. Mais si la comptabilité de Tethys respecte la législation, cela ne servira à rien.

A ce niveau de patrimoine, il n’est nul besoin de frauder, il suffit d’engager de bons fiscalistes.

 »Sur la valorisation de la société, l’aspect financier qui nous intéresse et qui est mis en cause ici est assujetti à la bourse,les revenus et dépenses de la société n’impactent que peu un actionnaire "par transition« telle que madame Bettencourt. »

Raison pour laquelle le législateur a prévu que la valorisation d’une portefeuille ne soit pas instantanée. Suf que l’effet de bord, c’est qu’on peut sous comptabiliser une participation financière dans une entreprise. 

C’est très courant. De temps en temps, des entreprises amortissent leurs survaleurs : elles comptabilisent la perte théorique en capital entre la valorisation actuelle d’une participation et la valorisation comptable. Cela fait mécaniquement chuter le résultat (donc l’imposition). Combien d’entreprises font l’opération inverse lorsque l’évolution est opposée ?

"Enfin, j’ajoute que j’ai du mal à croire en la participation active d’une femme de plus de 80 ans dans la gestion directe de sa société"

Inutile. Il suffit qu’un membre de sa famille soit simultanément actionnaire et salarié de l’entreprise, et qu’un pacte d’actionnaire interdise le transfert de propriété. Dans ce cas, on peut obtenir l’exonération au même titre que l’outil de travail.

Ce que je rappelais dans mon premier commentaire ....


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès