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Commentaire de Pierre Meur

sur Inacceptable, et pourtant…


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Pierre Meur Pierre Meur 4 juillet 2010 01:33

« Je ne peux pas supporter que l’on m’impose », dit Marie-Neige Sardin, et elle a bien raison. Mahomet, lui-même, disait « aucune contrainte en religion ». Ce qui signifie que la religion n’impose rien, mais que c’est l’individu qui doit comprendre la nécessité du bon comportement. Sans cette compréhension indispensable, l’Islam n’a aucune valeur. Et pour continuer dans le même sens, Mahomet, à nouveau, disait « n’est pas musulman celui dont le voisin doit craindre la nuisance ».


Au vu, ou au su, de ce qu’a subit Marie-Neige Sardin, une chose est certaine, il ne faut pas confondre les torchons et les serviettes. Si certains « musulmans » pensent que Marie-Neige Sardin a quelque chose à se reprocher, ils se trompent, et il serait du devoir de vrais musulmans de la protéger, en remettant ceux qui instrumentalisent l’Islam à leur place. Ce serait tout à l’honneur de l’Islam.

En tant que libre-penseur, je défend souvent l’Islam contre la tendance islamophobe ambiante actuelle développée par des intellectuels sans foi ni loi qui ne pensent qu’à vendre leur livre « huile-sur-le-feu » en instrumentalisant la vertu outragée, l’humanisme, et un anticléricalisme bien ancré dans le cœur des français.

Si ce que dit Marie-Neige Sardin est exact, et la cohérence de son propos me le fait penser, je m’engage à contacter de véritables musulmans qui font l’honneur de l’Islam, et qui sauront épauler Marie-Neige Sardin comme il se doit. Marie-Neige Sardin est une femme intelligente, et elle a certainement la carrure pour transformer le mal qu’elle a vécu en bien pour tous.

Quand à la Police, elle doit bien comprendre son rôle. C’est celui d’une justice qui applique à la mauvaise action, la réaction juste et proportionnée. La Police n’est pas là pour protéger les victimes, mais pour faire régner l’ordre. Si l’ordre est instauré, les victimes deviennent statistiquement inexistantes, même si celui qui est victime voit son univers bouleversé. La victime doit devenir l’exception qui confirme la statistique. Il n’y a pas de statistique nulle, parce qu’il n’y a pas de risque zéro, mais un crime ne peut pas rester impuni.

Être policier, c’est comme pour un pompier, c’est une vocation plus qu’un métier. On a jamais vu un pompier refuser de monter au feu. Un policier, de terrain ou enquêteur, qui ne fait pas son travail salit son uniforme et le corps dont il fait partie. Si les politiques ne soutiennent pas la police ou les pompiers, c’est à la population de les soutenir, parce que le droit d’un seul c’est le droit de tous.

Quand à ceux qui ont agressé Marie-Neige Sardin, ce sont des lâches. S’ils sont de confession ou de tradition musulmane, ils doivent s’interroger en conscience sur ce qu’ils font. Les révoltés n’ont jamais été des révolutionnaires. Une société imparfaite n’appelle pas une réaction individuelle tout aussi imparfaite, voire nuisible (c’est bien le cas, ici). Cette femme que vous harcelez et que vous avez violé pourrait être votre mère. Parents indignes de ces enfants ingrats, comprenez votre responsabilité. Ce n’est pas à la société de se substituer à vous. La société n’est que le cadre commun à tous, et la loi, elle, est tout aussi commune. Violer la loi, c’est se violer soi-même, parce que loi protège votre droit.

La misère, si misère il y a, appelle la justice et certainement pas l’injustice. Le juge de nos fautes, c’est bien nous, et il doit être un juge implacable. On ne peut juger que soi-même, parce que l’on ne peut que changer que soi-même. « Je ne peux pas supporter que l’on m’impose », dit Marie-Neige Sardin. Effectivement et cette phrase résume tout. On ne peut rien imposer parce que la contrainte est insupportable comme l’avait compris Mahomet. Même la liberté ne s’impose pas, parce que la liberté n’est pas une cause, c’est un effet. La liberté se paye par la contrainte que l’on s’impose à soi et non par la contrainte que l’on impose à l’autre.

Pierre Meur,
libre-penseur et humaniste

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