@
concorde
D’accord
sur presque tout. Mais je persiste à penser que, comme René Girard, les bahaïs
se trompent dans la CONCLUSION de leur étude de la violence religieuse.
René
Girard a compris et nous a fait comprendre le rôle de la violence religieuse (au
sens large) dans l’antiquité, mais il n’a pas compris la nécessité de rejeter
AUJOURD’HUI cette croyance selon laquelle la violence attribuée à Dieu dans
l’Ancien Testament l’était à juste titre. Elle ne l’était pas. MÊME au temps de
l’Ancien Testament Dieu, s’il existe, n’a pas voulu une « juste »
violence (jusqu’au génocide des cananéens !) comme le prétend encore, au plus
haut niveau, l’église catholique.
Cette
prétendue volonté de violence de Dieu était, MÊME à cette époque, une création
HUMAINE, une création de « chercheurs de Dieu », peut-être bien
intentionnés mais qui, sur ce point précis, se trompaient tragiquement. Parce
que Jésus n’a pas explicitement rejeté l’horrible croyance elle a été aggravée
dans les siècles suivants, notamment par le prophète Mohamed, qui l’a voulue à
nouveau opérante et l’a renforcée et verrouillée pour le présent et le futur.
C’est
la non-destruction de cette croyance religieuse, au sein des 4 grands
monothéismes, Foi bahaïe comprise, qui reste la PRINCIPALE cause de la violence
effectivement commise au nom de Dieu aujourd’hui. C’est cette croyance qui
continuera d’alimenter les crimes religieux dans l’avenir si elle n’est pas
détruite.
Pas
plus que les autres les croyants bahaïs, dont le comportement est sans doute le
plus proche de celui de Jésus 2000 ans plus tôt – certains vont, comme lui,
jusqu’au sacrifice de leur propre vie dans leurs pratiques d’amour et de paix –
pas plus que les croyants des autres religions ils ne pourront, comme vous
dites, « servir à faire avancer la civilisation » s’ils ne rejettent
très explicitement la conception violente de Dieu.
On
perd du temps dans cette avancée. MÊME les bahaïs font perdre du temps.
Bien
fraternellement néanmoins, et avec toute mon estime.
Pierre
Régnier