Olivier Bonnet : vous dites qu’« historiquement la droite a toujours été proche des milieux d’affaire et des privilégiés au bénéfice desquels s’oriente sa politique... »
Alors précisons les choses, complètement. Autrement dit embrassons d’un même regard l’Histoire l’Europe depuis 60 ans et le destin de ses divers peuples dans cette même période.
Il est certain que dans cette partie de l’Europe où « les droite, les milieux d’affaire et les privilégiés » ne pouvaient avoir droit de cité et donc ne pouvaient nuire aux peuples qui en étaient protégés, le résultat objectif pour ces peuples a été catastrophique tant sur le plan économique que sur le plan des libertés fondamentales. N’oublions pas qu’il fallut aux gouvernants de gauche qui prétendaient les conduire au bonheur communiste la force des chars d’assaut, à plusieurs reprises, et l’enfermement derrière un MUR pour dissuader ces peuples de fuir eux qui voulaient rejoindre cette partie du monde où règnaient les « milieux d’affaire et les privilégiés... »
Dans cette même période historique, l’autre partie de l’Europe, les Gouvernements s’appuyèrent sur ces horribles milieux d’affaire et leurs privilégiés, pour créer avec une effarante efficacité une richesse dont tout le monde a profité (pas à égalité bien entendu) ainsi que l’Etat Providence.
Quand aux divers Gouvernements, plus ou moins issus d’Unions des Gauches, qui crurent pouvoir rompre avec les milieux d’affaire (nationalisations !) ils firent très vite marche arrière en constatant le bordel social et économique que cela créait ; et ils s’entourèrent, en douce, très vite de quelques grands méchants Capitaines d’Industrie.
Ils avaient appris quelque chose de l’Histoire que vous invoquiez tout à l’heure : aux milieux d’affaire de créer les richesses et à l’Etat d’édicter les règles et les moyens d’une répartition qui soit tolérable par tous : l’Etat Providence était né grace à un consensus social fondé sur la croissance.
Mais avec le temps toute chose change. Les mentalités itou. La croissance en panne plus de consensus. Quand en outre le Capitalisme d’entreprise se laisse bêtement doubler par l’un de ses agents à qui il déléguait une tâche : conserver et gérer son argent, qu’il laisse ce vil serviteur gagner en puissance jusqu’à devenir la FYNANCE, alors la nasse de l’Histoire semble bien se refermer sur tous les acteurs : nous sommes au début d’un suspens terrible d’où peut sortir soit les convulsions d’une tragédie pour TOUS, soit une réforme salutaire pour TOUS.