Salut Imhotep,
Excellent papier, comme d’hab sur cette affaire.
Quelques points pour compléter l’histoire :
1. Certains des journalistes du Figaro n’ont pas lu le rapport. Ils ont rédigé plusieurs papiers sur le site Figaro.fr à partir de « fuites » soigneusement distillées par les services, soit de l’Elysée, soit du ministère. Ces mêmes fuite ont été proposées au Monde qui a fait preuve de plus de sérieux
2. En rapport avec ce qui précède, les journalistes du Figaro qui ont traité cette affaire hier ne sont pas des spécialistes judiciaires
3. Le rapport n’a pas été demandé à l’IGF, mais à son chef qui jouit certes d’une bonne réputation, mais qui est nommé par le pouvoir politique en place (voir 4). Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’un rapport de l’IGF mais du rapport du directeur de l’IGF, ce qui est plus qu’une nuance sémantique
4. L’IGF n’a d’ailleurs pas pour objectif le contrôle de l’activité des politiques, mais celui de l’activité des services administratifs des finances. Cela se comprend puisque son directeur est nommé par le président de la république et par le ministre des finances !
5. Dans un dossier aussi complexe que cela, je vois mal comment quelques personne ont pu démêler tout l’écheveau des relations entre personnes, des dossiers financiers, des contrôles fiscaux, des messages échangés sans avoir accès à ceux ci (n’étant ni policier, ni magistrat), le tout en une semaine environ !
6. Les pressions exercées depuis le début de la « saisine » du directeur de l’IGF par le pouvoir politique en place sont fortes. Citons juste pour mémoire le très démocrate - et très « caniche » - Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, qui annoncait avant toute remise de rapport qu’à la suite de sa publication « tout le monde devra se taire et certains devront s’excuser publiquement auprès de M. Woerth ».
7. les suspicions de trafic d’influence, de copinage sur ce dossiers sont plus que fortes. La seule manière de lever ces doutes et de blanchir Woerth (ou pas) c’est de laisser la justice faire son job. Il faut une instruction menée par des magistrats indépendents, du pôle financier de Paris, et pas une « instruction » suivie pas à pas par un procureur, copain du Président de la République.
Dans ce dernier cas, les investigations ne dureront pas d’aillerus que 7 ou 8 jours, mais bien plus. Le dossier sera examiné en profondeur, et les liens entre les participants seront épluchés à la loupe. C’est probablement pour cela que le pouvoir Sarkosyste en place a en ce moment une trouille bleue, qui explique tous les dérapages verbaux des Barroin, Lefebvre, Bertrand, et autres bouffons gouvernementaux.