Le meilleur terme à appliquer à cette affaire est Woerthgate. Car, comme pour le Watergate, le sujet est tellement lourd que, de révélation en révélation, tous les barrages seront enfoncés et le chef de l’état lui-même sera mis en cause. Il est même possible que, comme Nixon, il soit dégommé... sauf qu’on est en France et pas aux Etats-Unis.
Je me suis aperçu de l’importance de cette affaire en découvrant dans le Canard Enchaîné d’il y a deux semaines les zones cachées de la vie d’Eric Woerth, notamment sa formation auprès de Louise-Yvonne Casetta, la « banquière » du RPR, et sa longue expérience dans la confusion des finances publiques et privées.
J’avais aussi été marqué par une de ses premières défenses, très révélatrice, le 21 juin : « Est-ce que j’ai une tête à couvrir la fraude fiscale ? ». Quant un homme politque arrive à un tel propos c’est qu’il a la volonté avérée de « noyer le poisson », de ne pas répondre précisément aux questions posées. Ce ne sont pas les propos d’un innocent.
Je signale aussi que, comme quelques autres, je m’étais insurgé il y a un an environ, quand j’avais appris que le ministre du budget était aussi trésorier de l’UMP, c’était une méthode de république bananière et je ne comprenais pas que ça fasse si peu de bruit... Mais le feu couvait, la mêche a été rallumée... et ce n’est pas fini, Sarkozy a commis l’erreur de ne pas virer Woerth, tant pis pour lui...