Salut Sisyphe,
« L’homme n’est pas un végétal ; il n’a pas de »racine" ; il a des
SOURCES«
Très belle formule, qu’elle soit de vous ou non ! Je kiffe !
Même si, bien entendu, cette idée de »sources« au pluriel est un peu artificielle : comment dire que tel ou tel groupe humain, à telle ou telle époque, constitue l’une de ces »sources« dont vous parlez ? D’ailleurs, derrière chacune d’entre elles, on peut remonter encore plus loin, jusqu’à LA source commune de l’humanité, quelque part en Afrique de l’Est, et encore cette source commune aurait-elle elle aussi quelque chose de conventionnelle et d’arbitraire, puisqu’on retomberait sur le débat éternel sur l’évolution continue et la date de l’ »apparition« de l’ »Homme« ...
On est donc plutôt avec cette idée de »sources« dans le domaine de la représentation culturelle plutôt que du concept objectif rigoureux. C’est-à-dire, finalement, qu’on touche directement au fameux débat sur l’ »identité nationale", dont l’un des fondements peut être précisément la la conscience d’un groupe humain de couler de la même
source !
Maintenant, pour filer votre analogie, on a l’impression que ces différentes sources ont alimenté autant d’étangs ou de lacs que constituent les états nations modernes (un peuple, un territoire, un gouvernement). D’une certaine façon, il y a eu un phénomène d’ « enracinement » qui mériterait d’être analysé plus en détail, mais que l’on ne peut occulter d’une poétique métaphore et dont on doit tirer les conséquences pratiques (politiques, sociales, éthiques). L’homme n’est plus ce « nomade » vagabond dont les bandes sillonnaient les plaines d’Afrique et d’Eurasie. Vous pouvez être nostalgiques de cette époque révolue de la Guerre du Feu, et sans doute avons nous tous en nous un instinct nomade primitif qui rue sous les brancards de la vie citadine moderne... Mais nous n’avons pas le choix de l’époque où nous vivons. Il faut organiser le monde tel qu’il est et non rêver à d’utopiques sociétés à la Peaux Rouges.
En ce qui me concerne l’idée d’ « enracinement » me plait. Et le plus grand danger de l’humanité, aujourd’hui, c’est justement ces nouvelles élites sans racines pour lesquelles le monde n’est qu’un terrain de jeu impersonnel (ces « hypernomades » dont parle Attali dans « Une brève histoire d’avenir »).
En tout cas votre métaphore fut propice à la méditation matinale !
A+ Sisyphe !