Bluebeer a recopié les deux sources que j’ai mentionnées en m’accusant de faire de la désinformation.
Or, mon article respecte ces sources. Je l’ai relu, et je n’y ai pas trouvé d’erreur.
Par rapport à mon titre, Bluebeer formule ses reproches ainsi :
« L’un dans l’autre, on est assez loin des implications de votre titre, qui sont : en Iran, on tue et on viole (impunément) les jeunes femmes qui ne veulent pas porter le voile. »
Je n’ai pas à rendre compte des « implications » qu’il imagine voir dans mon titre. Je me contenterai de rappeler ce que mon titre dit explicitement, à savoir :
« Iran : violée et tuée parce que mal voilée ».
Or, c’est bien ce qui ressort des sources. Si l’on prend la source Hrana, c’est à dire la plus détaillée, on peut y lire :
« En faisant usage de leur carte d’identification officielle, trois membres de l’association paramilitaire Basij, ont kidnappé et agressé sexuellement une jeune femme dans la ville de Tabriz avant de tirer sur elle et de la tuer. ... Ils déclarèrent avoir arrêté et avoir pénétré dans le véhicule de la jeune fille sous le prétexte de combattre les infractions aux règles de port du voile ( »mal-veiling) tels qu’imposée par l’initiative de police « hejab et chasteté », à l’initiative des forces nationales de police et du Basij.«
Ils l’ont agressée sexuellement : ils l’ont donc violée. Ils l’ont aussi tuée. Et ils avaient arrêté sa voiture en faisant usage de leur carte officielle et en lui reprochant son »mal-veiling« : mon titre ne dit rien d’autre.
Par ailleurs, mon petit texte dit bien que les parents ont porté plainte et qu’il y a eu une enquête : la source Hrana le dit aussi.
Mon petit texte ajoute que cette enquête est mal partie, puisque les Gardiens de la révolution en revendiquent la direction. La source Hrana ne dit rien d’autre :
»Le principal suspect est actuellement maintenu en garde à vue, sous la surveillance de la Garde Révolutionnaire, en raison du caractère sensible de l’affaire. Son appartenance au mouvement paramilitaire du Basij, son utilisation d’une arme à feu, le fait qu’il soit parent avec des gradés de la Garde Révolutionnaire, son utilisation de sa carte officielle du Basij et le prétexte invoqué de combattre l’infraction de port du voile, n’ont fait qu’ajouter à l’indignation publique.«
En outre, l’’indignation publique, telle qu’elle est relatée au paragraphe précédent, s’appuie sur les éléments que j’ai soulignés : voiture arrêtée par des officiels, parenté du meurtrier présumé avec un haut gradé , reproches de mal-voilement.
Sur la question de savoir si et jusqu’où les criminels détournaient leur mission, je suis restée muette, n’ayant pas le pouvoir de sonder les reins et les coeurs, d’autant plus que les sources disponibles ne font pas les mêmes analyses sur ce point, et qu’il ne m’appartient pas de trancher entre elles à partir de la France. Bluebeer, lui, s’avance trop quand il parle de »crime crapuleux". Il n’est pas plus qualifié que moi pour trancher entre les interprétations des différentes sources, qui divergent sur ce point, et il devrait donc, comme je l’ai fait dans mon article, rester sur la réserve.
Il souligne l’indignation de la communauté de la jeune fille. Ai-je dit qu’elle avait applaudi ? Bien au contraire, puisque les sources primaires sont iraniennes (d’opposition), cela montre bien qu’il y a eu des Iraniens qui se sont indignés.
Mon article est honnête, même s’il est critique vis à vis du régime iranien et, implicitement, de l’islam, ce qui est mon droit.
Bluebeer, vous ne me ferez pas taire.
