La réaction virulente de chocolat bleu pâle m’a plutôt amusé. Moi aussi, j’attends ITV avec une certaine impatience : je souhaite vivement que ce soit une réussite, mais je n’en dirai rien de plus tant que je ne l’aurai pas vue fonctionner réellement. Cela étant, ce n’est pas la seule réalisation télévisuelle des espérantistes : plusieurs associations espérantistes proposent, par exemple, des cours d’espéranto sur la chaîne brésilienne MAIS TV - canal 21.
Quant à AIS, je connais le Professeur Frank depuis plus de trente ans, et je m’y perds encore un peu dans toutes ces structures qu’il a mises en place. Mais derrière ce foisonnement d’initiatives, il y a un bel exemple d’utilisation de l’espéranto pour parler d’autre chose que d’espéranto ; et même avant AIS, j’ai souvent utilisé l’espéranto pour faire des maths (par exemple).
Bien avant que je commence à payer des cotisations d’associations - et les associations espérantistes ne sont certainement pas les plus chères -, l’espéranto a représenté pour moi la possibilité de voyager, vers 17 ans, en Yougoslavie, Roumanie... en étant hébergé gratuitement par des familles espérantistes. C’est l’espéranto qui m’a donné envie d’étudier le chinois, puis la linguistique. Beaucoup d’espérantistes ont une expérience très riche de contacts internationaux, et quand ils parlent d’espéranto, c’est plus généralement des problèmes liés à la diversité des langues et cultures, problèmes qui ne se posent pas seulement aux espérantistes....
Enfin, s’il n’y avait que 5000 espérantistes à tout casser, ce serait remarquable qu’il en vienne plus de 2000 (et pas toujours les mêmes) à chaque congrès universel d’espéranto, ou que des revues mensuelles entièrement en espéranto tirent à plus de 5000 exemplaires.
Mais tout comme les chiffres publiés par l’Eurobaromêtre (sur la pratique des langues en Europe) sont très discutables, je suis conscient qu’il est difficile de dénombrer les espérantistes. Je ne saurais dire, par exemple, si mes enfants sont espérantistes. Par contre, ce que je peux dire, c’est qu’avant le dernier congrès des enfants auquel ils ont participé, à 9 et 11 ans, ils ne parlaient quasiment pas espéranto, alors que quelques jours après ils se débrouillaient très convenablement.