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Commentaire de sisyphe

sur La dévirilisation de la société française, une très longue histoire


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sisyphe sisyphe 15 juillet 2010 13:14

@ Nicopol 

Oui, la formule est de moi : il m’est déjà arrivé de la développer. 

Et ce n’est pas qu’une question sémantique. 

Il s’agit, évidemment, d’une allégorie, tout comme celle des « racines » ; mais les deux renvoient à des concepts diamétralement opposés. 

Oui ; en remontant plus loin, on arrive à UNE source unique ; celle de l’humanité, qui n’a fait que se diversifier, se multiplier en une quantité innombrable de sources, selon les latitudes, les évènements historiques, les migrations, les croisements...

Nous sommes tous issus de ces croisements et, à ce titre, tous des métis, des êtres « mélangés ». 

Pour ce qui est de « l’enracinement » (je parlerais plutôt de « fixation » ; décidément, je n’aime pas ce concept de racine, tout à fait impropre à la description de l’homme), il peut s’agir d’un choix délibéré, voire d’une contrainte, qui n’infirme en rien le caractère nomade de nos origines. 

Je n’ai aucune « nostalgie » de temps que je n’ai pas connu ; je me fie uniquement à notre condition actuelle, où les migrations continuent, et où, surtout, chaque individu, parti de sa source, continue à suivre le cours d’une vie faite de croisements, de rencontres, d’échanges, de découvertes, d’enrichissements d’autres sources, dont il se féconde. 

Le concept, par rapport à celui de « racines » est déterminant : il implique la possibilité de réalisation d’une vie, sans qu’elle soit figée dans un cadre fixe et immobile ; tant sur le plan géographique, bien sûr, que culturel, social, sociétal. 

Toute la différence entre se « ressourcer » et « s’enraciner ». 

S’il ne s’agit en aucun cas de renier ses sources, et de dénier à quiconque le droit de se fixer là où il le désire, on a toujours la possibilité de s’en éloigner, de s’enrichir d’autres horiizons, et d’y revenir ; ceci est du ressort d’un CHOIX ; non d’une contrainte. 

Par ailleurs, ce concept induit, également, la possibilité de croisements, d’échanges, de découvertes, de compréhension des autres, d’enrichissements à leur contact, qu’exclut la notion d’enracinement, qui sous-tend les notions de propriétés, de « chasse gardée », d’exclusion (ou, à la rigueur d’acceptation plus ou moins consentie, sous conditions « d’assimilation ») de tout ce qui vient d’ailleurs, de toute différence. 

La différence entre un système ouvert et un système fermé ; quans nul homme n’est propriétaire de cette terre, ni détenteur d’une vérité absolue quant à son mode de vie, ses coutumes, sa culture. 

L’ennui naquit un jour de l’uniformité, et la vie n’est apparue et ne doit la richesse de son incroyable foisonnement qu’à la faveur de croisements, souvent improbables. 

Des sources, donc ; oui ; laissons les racines aux végétaux et aux empotés. 

Au plaisir. 




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