Cher Monsieur le Roi-Bâtard,
Vous écrivez : Comme d’hab tu vises dans le mille.
Premier point : il me semble déjà vous avoir signifIé que je ne tolérais que moyennement votre familiarité et encore moins d’être tutoyé par un spécimen post-moderne de cosmopolite banlieusard : donc j’espère que cette fois, vous serez prendre acte et me témoigner le respect naturel que de par votre rang vous me devez !
Sur ce, en effet, j’ai pour habitude de viser et taper dans le mille : ce qui vous sera d’ailleurs confirmé par ma délicieuse et tendre épouse : dont l’obéissance va jusqu’à se réjouir que parfois je ne tape point dans le dit mille…
Vous écrivez encore : La politique actuelle se situe très précisement entre le marketing et la rhétorique. Du coup j’claque mes spliff en pensant à ot’chose, mai ca m’fait moyennement triqué.
Je vais revenir sur votre propos, et notamment sur la première proposition et vous dire que le problème est bien plus profond : il réside au cœur même du paradigme occidental et dans un de ses éléments essentiels : le raisonnement fondé sur la logique aristotélicienne qui permet de fait l’évolution actuelle : où causes et effets sont inversées, et où légiférer est conçu comme synonyme de gouverner et inversement.
Mais tout d’abord un point sur votre consommation de spliffs : je suis moi-même amateur de transes cannabiques : pour autant, je ne consomme que du black charas de première qualité, puisque issu d’une coopérative ashramique, axée sur le commerce équitable, et située sur les hauteurs de l’Himachal Pradesh , produisant le meilleur charas du monde : que bien entendu, au vu de ma distinction naturelle, je ne claque pas en spliff mais consomme avec modération, recherchant justement par ce biais à m’échapper des pièges logiques que l’on nous tend : donc pour conseil Monsieur le Roi-Bâtard : puisqu’à l’évidence vos spliffs produisent un effet déplorable sur vos capacités de communiaction : je vous conseille d’abandonner le shit, chichon, zetla,etc…paraffiné ou pire dont vous saturez vos spliffs comme un ado et d’opter pour des productions de meilleure qualité et une consommation plus modérée !
Maintenant revenons à nos moutons : sur le pourquoi de cette évolution négative de nos démocraties (la burka et la polémique autour n’étant qu’un élément parmi d’autres) : il me semble que le cynisme de nos politiques se voit accompagné d’une maîtrise assurée des ressorts psychologiques de leurs concitoyens : et si j’ai évoqué la logique, et le paradigme occidental : c’est pour une bonne raison : rien n’est plus facile que de manipuler les processus de raisonnement dés lors que l’on cherche à influencer des sujets : par des codes d’incution, par l’exploitation des sophismes, par les amalgames, par les inversions logiques (causes>effets=effets>causes).
De fait, dés lors que nous entrons dans le domaine de la Logique : les erreurs sont non seulement communes mais aussi facile : un message même illogique pourra apparaître logique dés lors que l’intention est de tromper, manipuler, ou influencer.
Une définition a minima de la logique serait le processus de détermination d’une conclusion par rapport à x prémisses : la véracité d’un fait ou état ne dépendant pas du dit processus.
Bref, si la logique dite aristotélicienne fonde en partie le paradigme occidental, elle ne permet de fait que de se représenter le monde d’une certaine manière et même si notre modèle de pensée&de société : il est loin de satisfaire à ses prétentions universalistes ou universelles : en raison même de ses failles, que nous allons exposer pour revenir ensuite sur la dite burka.
Les systèmes orientaux (qu’une consommation modérée et contrôlée de stupéfiants vous permet d’appréhender !) forme un autre modèle de pensée autant qu’ils apparaissent non-logiques ou plutôt paralogiques ou translogiques : mais leur intérêt ici est d’accorder une importance particulière aux modèles d’interdépendance et aux systèmes de relations.
A l’inverse notre logique occidentale se base sur la notion d’identité et la relation cause-effet : mettant en relief la dichotomie et l’exclusion, contrairement à cette autre logique elle de corrélation, qui souligne le sens des relations et interrelations : bref des systèmes analogiques échappant à la syllogistique de l’identité ou de la simple relation cause>effet.
Alors pourquoi donc vous impose-je ce blabla hermético-soporifique : tout simplement pour exprimer ce fait : que la burka si elle est bien une anomalie en France et dans la plupart des régions du Monde, exceptée son foyer d’origine : elle n’est qu’un élément d’une situation globale où ce qui importe sont justement les rapports d’interdépendance à l’échelle mondiale autant que les nouveaux systèmes de relations que créent la mondialisation OR elle est présentée selon un schéma autant simple que binaire comme effet résultant d’une cause que l’on se refuse à déterminer ou préciser : mis à part en invoquant l’islamisme.
Bref : d’une situation complexe, on propose une présentation simpliste : présenter les choses pour plus simples qu’elles ne sont étant la qualité des poseurs et non des penseurs !
De fait, légiférer sur la burka, discutable ou non, nécessaire ou non, etc…n’apportera aucune solution puisque de fait le problème soulevé par la burka n’a que peu à voir avec l’exposé que l’on en fait et qui soutient les polémiques actuelles : bref on piège l’attention dans un schéma simpliste, de cause à effets, dichotomique, fondé sur la notion et d’identité et d’exclusion : alors que même si l’on considére l’islamisme ou plutôt les islamismes comme cause, ils ne seront que causes secondaires : la cause première tout le monde la connaît : la mondialisation et le système hybride politico-économique qui se met en place actuellement et qu’incorrectement on qualifie d’ultra/néo-libéral. Les islamismes n’étant que des sous-produits, ou produits dérivés de ce processus global où d’ailleurs l’islamisme au sens large évolue comme un poisson dans l’eau : bien loin du panislamisme originel.
Si l’on considère que la situation actuelle, autant à l’échelle locale que globale a pour se manifeste principalement comme un processus de fragmentation socio-politique autant que économique et culturel, et bien la résultante en est la désorganisation/fragmentation sociale progressive ou aboutie à l’échelle d’un état : or dans ce contexte : se développent toujours des cultes de crises : soit des systèmes projectifs émanant de tensions culturelles.
Ces cultes de type synthétique ou idéo-systèmes permettent à leurs supporters, disciples, fidèles, adhérents de s’identifier à un certain dispositif de valeurs.
Ils sont autant synthétiques que syncrétiques (les islamismes n’échappant pas à cette règle puisqu’ils sont TOUS des hybrides-bâtards mélant sunnisme, chiisme, messianisme, x références idéologiques, etc… et médias&outils modernes) du fait même de la diversité des origines de leurs fondateurs et membres : diversité issue elle-même de la situation globale : mondialisation et multiculturalisme négatif (imposé) : alors la religion, la superstition, la pensée magique,etc…avec support idéologique minimal sont ré-actualisés au travers de rituels dans le cadre de ce nouveau paradigme occidental : avant tout post-idéologique : les idéologies ont besoin de fidèles : l’hyperindividualisme et l’éclatement des sociétés réduit grandement leur marché traditionnel.
Les islamismes, conçus ainsi sont naturellement de nature nihiliste ou tendront toujours vers le nihilisme : devenant des systèmes-cultes fermés dont les adeptes sont généralement recrutés par la tromperie (manipulation du réferent religieux, identitaire, culturel,etc…), dans le but affirmer de réformer la pensée (altération de la personnalité et du comportement) et ainsi de s’assurer le contrôle sur les fidèles ou disciples : bref un schéma similaire à tout mouvement sectaire.
Or, si nous pouvons relier l’apparition non-spontanée de la dite burka dans des espaces qui jusque là lui étaient stricto sensu étrangers sous tout rapport : légiférer sans l’intégrer comme élément d’une problématique globale (que j’ai présenté plus d’une fois ici-même) relève bien de la manipulation : tromper sur les causes et tromper sur les notions mêmes de Politique et Gouverner : enfin tromper aussi sur la finalité de toutes ces lois, ici ou là, où toujours nous trouverons un moyen logique de les vendre aux clients-citoyens.
Quittant la question burka, pour inclure cette loi anti-dissimulation dans une perspective plus globale : à savoir le nouveau corpus législatif français : aggrandi depuis quelques années d’une multitude de lois sécuritaires sur mesure :
Alors si l’on se fonde sur les discours jouant sur les capacités de raisonnement logique des citoyens (ou bœufs c’est selon) il y aura toujours une bonne raison de légiférer : de fait, gouverner n’étant plus à l’ordre du jour : les dits politiques ne font plus que cela légiférer : avec une logique évidente : après avoir été dépossédé de la Gouvernance, puis de la Gestion : ils assurent aujourd’hui le Contrôle : leurs lois préparant aussi le passage de relais sur cette question du Contrôle : soit…
Réflexion rapide pour conclure sur les deux concepts d’Anonymat et Transparence : si l’on considère le néo-corpus législatif/pénal construit au fur et à mesure depuis quelques années : et bien on se rend tout simplement compte qu’avec des polémiques du type burka, ou piratage informatique ou manifestations (casseurs cagoulés)etc…et bien le citoyen lambda est en passe de finir NU : ou à de plus en plus de transparence IMPOSEE légalement, avec toutes les meilleurs excuses du monde et bonnes raisons bien entendu, alors que à l’opposé : les centres de pouvoir REELS eux sont de plus en plus autant nébuleux qu’indéterminés ou indéterminables, et très très éloignés de ce citoyen lambda presque nu (cf : instances supranationales, lobbys, pouvoirs éco/financiers,etc..).
De fait, en cumulant, la loi anti-burka, fondé sur l’interdiction de dissimuler son visage (ici dissimulation implique que l’intention de la porteuse de la burka serait de se masquer et non d’adhérer à une pratique religieuse certes contestable sous bien des traits : en premier lieu islamiquement parlant), avec toutes les autres lois passées ces dernières années : et bien on arrive à cette situation aussi simple qu’évidente : la finalité est d’INTERDIRE l’anonymat aux citoyens et cela dans TOUS LES ESPACES (le Virtuel n’y échappant plus).
Bien entendu, après avoir joué sur l’inversion logique des causes et des effets, sur l’amalgame, sur la réduction du complexe au simple, etc…on invoquera le fameux bon sens : qui veut que si l’on n’a rien à cacher : nous n’avons rien à craindre…
Sauf que cela introduit d’emblée la présomption de culpabilité : à l’opposé de notre pensée juridique : de même que cela introduit un nouveau concept qui veut que la personne ayant telle opinion, idée, confession, etc…est plus importante que l’idée, l’opinion, l’expression,etc…puisque de fait : on demande la visibilité TOTALE de l’émetteur : manifestant, internaute, croyant, etc…
Nous avons là, associés à l’ensemble des moyens technologiques du Contrôle : la mise en place du quadrillage complet de l’espace-temps de vie de tous les citoyens tenus à être transparents en toutes circonstances : problème étant qu’en sera-t-il alors de l’anonymat des isoloirs ?
19/07 21:05 - VivreDifferent
Ah, il y a des députés qui se disent de gauche au Parlement ? Comme disait l’autre, « les (...)
19/07 05:45 - Pierre JC Allard
@ Fergus : Votre explication est parfaite. C’est l’excuse de la gauche qui est de (...)
18/07 13:28 - aklim
SALUT. Je comprend le choix des partis de gauche en refusant de voter cette loi.Car les (...)
18/07 01:00 - celuiquichaussedu48
La burqa c’est les islamistes, pas les musulmans. Marre de cet amalgame (...)
16/07 13:27 - King Al Batar
Merci Francois Ferdinand, Le spécimen post-moderne de cosmopolite banlieusard est toujours (...)
16/07 12:56 - debase
Le port de la burka est une provocation de la part des populations musulmanes qui cherchent à (...)
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