Quelque soit la définition de la Morale de Nietzsche (qu’il faudrait circonstanciée dans son concept de révolte des esclaves) il n’empêche lorsqu’il signifie que considérer son immoralité n’est qu’une étape avant de reconsidérer sa moralité au final : il tape juste : la Morale marque bien souvent un acte de soumission volontaire ou non : de fait : le jugement ou le raisonnement sont laissés de côté : on prend pour acquis ce qui est avant tout une production de la Culture : des principes s’inscrivant dans une histoire, un processus, un déroulement...se voient figés dans une sorte de sacralité atemporelle : voilà la question soulevée par Nietzsche.
Or lorsque la Culture change ou évolue, ou comme aujourd’hui elle est en passe d’être anihilée : remplacée par une anti-Culture fondée sur le Particulier et non le Singulier : la sentence de Nietzsche résonne juste quelques aient été les aléas de son existence. Profiler Nietzsche est sans doute intéressant : mais ici nous parlons des idées, de la pensée et de ce que cela nous dit et non de la personne.
Ensuite : cette sentence n’arrivait qu’en conclusion : l’ensemble du propos ne relevait pas de la pensée nietzschéenne et avait pour idée principale : la Morale conçue comme produit culturel : ou d’une culture et au final de la Culture.
Bref : la Morale comme marquant en tant qu’élément parmi d’autres le passage de la Nature à la Culture : et donc un changement, basculement, révolution, évolution, etc…dans les représentations, dans les rapports au Monde, à l’Autre, à Soi…
C’est pour cela que mcjb commet une erreur en se référant au paradigme monothéiste, en se référant à la mythologie biblique : suggérant que les prophètes de ces religions fondées sur une supposée révélation divine seraient les créateurs de la Morale : or cela est au mieux improbable, au pire faux…de même qu’ainsi cela exclurait les groupes humains évoluant dans d’autres paradigmes de type monoholiste (religions orientales, animisme, paganisme, polythéisme, etc…) seraient pour ainsi dire exclue du champ de la Morale.
Ces prophètes ne sont que des producteurs de concepts, de modèles de pensée parmi d’autres : politiques, philosophes, idéologues, artistes,etc…qui historiquement formaient le Monde de l’Esprit opposé à celui de l’Acte (groupes producteurs) et généralement produisaient les outils conceptuels assurant le contrôle des élites : quoique la règle ne soit pas aussi simple : les prophètes par exemple pouvant autant agir au départ pour contrôler ou tempérer les classes guerrières ou réprimer ces fameuses pulsions animales (bref du dressage cognitif) et après à l’inverse assurer le contrôle de ces classes permettant le maintien de classes sacerdotales…
Soit…La Morale tout comme la Religion sont des produits culturels avant toute chose : la Morale précédant de fait la Religion dont elle est le germe : la Religion ne servant qu’à produire ou supporter un modèle socio-culturel qui ordonne les nouveaux rapports créés par cette sortie de la Nature et l’entrée dans la Culture.
Et pour l’essentiel, l’Humanité a vécu dans des paradigmes non anthropocentristes tel que le paradigme monothéiste des religions abrahamiques dites révélées : et donc a connu ou connaît encore d’autres avatars de la Morale : ici le terme avatar utilisé en considérant qu’existerait une dite Morale universelle : que des universaux culturels existent certes, quant à une Morale universelle plus difficile : en considérant que les morales, valeurs, principes moraux, etc…sont avant tout de nature conjecturelle et temporelle : en relation directe avec le fait que les cultures elles-aussi sont conditionnées au départ par la Nature (nature humaine mais aussi Environnement).
Bref au final : effectivement que la soumission à la Morale ou à une morale relève bien de la passivité et non de la créativité (caractéristique définissant en partie l’Humain) dés lors que celle-ci est figée alors que la société est en plein basculement paradigmatique : d’où le rôle essentiel de la Morale dans le contrôle social des masses par des élites qui elles au mieux sont amorales et au pire immorales.
Nietzsche me semble-t-il, n’avait pas la moralité honteuse quand bien même n’aurait-il pas eu le moral (mais une bonne partie de la philosophie ou de la pensée humaine est consacrée justement à ce qui justement nous tue le moral, nous fait peur…), mais se révoltait avant tout sur la servilité mentale ou psychologique de ses contemporains : de fait, il a tout à fait sa place aujourd’hui : la situation à son époque n’était pas aussi grave que la nôtre ! si lui voyait des esclaves : aujourd’hui nous pouvons parler de clones passifs...
17/07 13:21 - easy
Ce que je regrette sur ce papier, c’est que son titre soit passé à la trappe « La (...)
17/07 13:09 - Franz Ferdinand Von FritzenSouchern
écoutez cher Ffi, je pense que vous voulez à tout prix interpréter tel que vous l’avez (...)
17/07 12:48 - ffi
Je pense que votre tentative de tout définir objectivement est vouée à l’échec. Le vivant (...)
17/07 11:44 - easy
17/07 09:19 - Franz Ferdinand Von FritzenSouchern
Ben je ne suis pas persuadé justement que l’incertitude engendre la soumission. Si (...)
17/07 09:18 - gimo
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération