Ben je ne suis pas persuadé justement que l’incertitude engendre la soumission. Si l’homme est prêt à combattre pour en sortir, cela ne devrait pas être le cas.
Bien entendu que l’Incertitude en tant que telle n’engendre pas la soumission : l’Incertitude est, l’Homme tente de la résoudre et dans l’incapacité à la résoudre que réside la possibilité de la soumission à un modèle, un système, etc…qui soulage cette anxiété face à l’Incertitude : cela n’a donc rien à voir avec l’Incertitude en tant que telle.
Pas nécessaire de développer sur le fait que le besoin de compréhension du monde existe depuis que l’Humanité est mais bon encore faut-il se rappeler qu’un certain type d’explications, officiellement/socialement validé, a toujours déterminé les comportements. Les individus adoptent des attitudes, des croyances ou des comportements, des principes moraux,etc… suivant leur lecture du monde, leur rapport au Monde, au Réel, à Soi, à l’Autre,etc…soit LEUR culture.
La question de la soumission évoquée, et bien elle renvoie directement à la notion de Contrôle et au fait d’influencer la manière par laquelle les hommes comprennent et expliquent ce qui se passe autour d’eux, contrôler les attributions qu’ils assignent aux phénomènes : cela autant permet-il de prévoir que de contrôler leur comportement présent et futur.
Pour une raison simple : les individus, TOUS, ont besoin de cohérence aussi bien dans leurs vies que dans l’explication du monde qui les entoure : soit réduction optimale de l’Incertitude : autant ils ne peuvent tolérer qu’une somme minime de désaccords entre leurs pensées et leurs comportements, autant faire face des incohérences provoquera un état de discordance et cette expérience de discordance débouchera sur une demande urgente quant à restaurer la cohérence : et c’est dans cette urgence ou panique existentielle que réside l’acte de soumission volontaire ou non.
C’est cette mécanique même qui supporte le contrôle social : la morale n’en étant qu’un moyen : l’anxiété, la peur que ce soit face à l’incapacité à résoudre l’incertitude ou pour une autre raison tendent à paralyser l’individu, à neutraliser ses capacités de jugement, de raisonnement : et cet individu anxieux, apeuré, incertain, etc…adoptera sans broncher un style de vie, un système de croyances, de valeurs : acceptation automatique de croyances, d’une morale,etc… et cela avec soumission et acceptation aveugles : le rejet de la logique ou la suspension du raisonnement sont classiques dans ce processus conduisant et au contrôle social et au niveau individuel autant à la loyauté qu’à l’obéissance : il ne s‘agit pas ici de combattre mais de résoudre une situation d’incertitude : et ce système qu’on lui propose d’emblée découragera en l’individu toute possibilité de questionnement.
Ce sont là les bases de toute forme de contrôle social et la morale en est un des éléments ou leviers : assurant le maintien d’un système socio-culturel donné.
Sur le problème de la séparation.
Je te vois, Tu me vois. Nous sommes chacun des
individus, naturellement séparés.
Maintenant, si Je prends conscience de Toi, ce n’est pas une
exclusion, c’est une abstraction (abstrare : tirer hors de). En effet, Je
peux prendre conscience de Moi. Pourrais-je m’exclure de moi-même ?
Au sujet d’une relation avec autrui, Je vais prendre conscience de Toi,
et de Moi si Je réfléchis, ce qui est une abstraction, pour en
ressentir ou de l’amour (attirance), ou de la haine (répulsion), ou de
l’indifférence (neutralité), pour la relation en question selon certains
critères de jugement.
Là, acrobaties rhétoriques : vous placez la problématique au niveau individuel alors que mes propos se référaient à la morale au niveau de la culture (du groupe) qui l’a produite : l’Autre étant alors non pas Toi mais EUX (ce qui d’ailleurs était précisé avec le Nous/Eux) donc ceux qui sont extérieurs à ce groupe :
c’est cela qu’il fallait entendre par excluant et qui aurait vous apparaître plus clairement avec le choix aussi du terme exclusif : autant que de mes précisions autant sur la nature ET singulière (culturelle) ET particulière (conjecturelle/temporelle) de tout système de morale.
Donc, le caractère excluant ici s’explique par le caractère singulier (transcendant) autant que particulier (immanent : matériel : pratique(s)) de tout système de valeurs ou principes propres à un groupe donné : ce ne sont pas les individus qui produisent de la morale dans leur coin mais une communauté humaine concevant des modes d’existence partagés soit une culture qui élabore au fur et à mesure systèmes de croyances, valeurs, principes et donc morale ainsi qu’un modèle socio-particulier qui lui est propre d’où exclusivité : d’ailleurs, j’avais bien précisé Nous et Eux : non Moi et Toi…
D’où l’intérêt de s’instruire en ces matières, tant dans la prise de conscience, que dans la réponse à apporter à cette prise de conscience.
Je ne nie absolument pas l’intérêt de s’instruire dans ces matières : c’est là le seul biais pour ne pas être piégé.
En fait, ton raisonnement consiste à nier l’individualité, par peur de l’exclusion (ceci est très politiquement correct), alors que l’autre est pourtant un fait, indiscutable. Faire ainsi interdit de prendre conscience de l’Autre et, par ricochet, de Soi. L’autre n’est pas nécessairement gentil, ni méchant (ni conscient d’ailleurs), mais il a nécessairement une volonté, et c’est avoir la tête sur les épaules que de vouloir s’instruire pour savoir en juger et savoir qu’y répondre.
A aucun moment, je ne nie l’individualité : puisque mon propos même est centré sur l’idée de singularité : qu’elle soit culturelle ou individuelle : ce qui revient à faire l’opposé que cette prétendue négation de l’individualité :
La morale se conçoit comme système projectif/de projection : où les singularités individuelles se projettent dans une singularité culturelle et inversement : et dont les manifestations (pratiques, comportements, productions culturelles, etc…) étant elles des particularités : ici à aucun moment, je ne nie l’individualité : je lui donne une dimension encore plus importante en usant du terme de singularité.
Soit vous m’avez mal compris, soit vous tordez à escient mes propos : le problème que je pose est que se passe-t-il lorsque certes toutes ces constructions philosophico-morales demeurent mais que la culture (communauté) qui les a produites a disparu et donc avec elle la singularité culturelle qui la sous-tend ? bref quel est le sens d’une morale qui relève dès lors du Particulier et où les singularités individuelles ne peuvent plus se projeter : soit un simple écran avec des ombres figées puisque que le projo (culture) a disparu.
C’était là, le sens de mon propos : et qui s’accorde justement avec la situation actuelle : où chacun se réfugie dans des particularités qui perdent même toute dimension culturelle pour ne plus devenir que des pratiques/comportement relevant du Consommatoire : bref la fin de la Culture : or celle-ci définit largement l’Humain et la Morale.
Quant à l’individualité : ou plutôt la singularité qu’en reste-t-il lorsque elle ne trouve plus aucun objet culturel dans lequel se projeter ? que cet objet soit l’idée de communauté, de nation, de langue, d’identité, de valeurs, etc…nous n’avons plus que des clones consommateurs qui tentent vainement de bricoler divers systèmes synthétiques autant que syncrétiques de valeurs, principes,etc..au sein d’une multitude de communautés particulières vivant dans leurs serres au sein d’une société qui peu à peu se défait : or la morale a avant tout une fonction sociale : l’individualisme et le Particulier sont l’antithèse de cette dimension sociale : dés lors quel est le sens de la morale à l’échelle d’individus autant aveugles qu’égocentrés qu’autistes ?
De toute façon, inutile d’espérer être invisible à la multitude des yeux du monde qui t’observent et te jugent, c’est un fait inévitable.
Je ne nie pas que le jugement soit facile mais considérant que pour un jugement objectif et impartial : il faudrait être à même de se placer dans la peau d’autrui si ce n’est de devenir autre : tout jugement de ce type me semble d’emblée orienté et subjectif : encore plus dés lors que celui-ci a une dimension morale.
De plus, sache que certains, s’ils te voient faible, vont jouer de ton hypocrisie et de ta volonté de faire bonne figure, pour te manipuler et t’asservir. Ainsi est la vie. On peut le nier, mais c’est périr.
Merci du conseil : la question du Conditionnement (manipuler) et du Contrôle (asservir) est assez récurrente chez moi.
Plus fondamentalement, tu sembles confondre le problème du dogme, et celui du processus mental, nécessaire à chacun, pour avoir le moral. Le premier est un programme de machine à laver, kit-à-penser pour perroquet narcissique, le second est l’oeuvre d’un être libre d’esprit.
Vous êtes libre de considérer que je confonde dogme et processus mental mais à nouveau il me semble que là c’est vous qui vous égarez et mis à part m’informer que je serai dans la confusion en arrivez à alors que nous évoquons la notion de morale à la confondre avec avoir le moral…que dire ?
Surtout lorsque vous concluez ainsi :
Il suffit de constater la quantité d’anti-dépresseur consommée, pour comprendre que la définition contemporaine de la morale est complètement erronée. Faudrait peut-être voir du coté des catéchismes médiatiques contemporains...
Ce qui est grosso modo EXACTEMENT ce qu’il ressort de mes propos : les anti-dépresseurs ? Incertitude existentielle et incapacité à la gérer d’où recours aux psychotropes comme solution de repli : faute de mieux ou de courage chez des individus devenus autant passifs que consommateurs absolus. Définition contemporaine de la morale erronée : EXACTEMENT ce que je dis lorsque celle-ci doit s’accorder autant que coïncider avec la culture qui l’a produit : or que faire lorsque la culture est neutralisée, voir annihilée en même temps que le groupe qu’elle singularise et définit ? catéchismes médiatiques : anti-culture : Conditionnement : Contrôle…encore une fois, ce qui forme et fonde mon propos donc conclusion :
Soit vous interprétez mes propos en les tordant afin de placer vos pensées : dites-vous que nul besoin de toutes ces contorsions : je suis ouvert à vos idées ; soit vous ne les entendez pas et répétez avec d’autres mots ce que je dis : ce que j’avais d’ailleurs déjà perçu précédemment en invoquant le fait que nous abordions un même problème sous des angles différents mais qu’au final nous nous rejoignions. Donc perte de temps que cette exégèse approximative de mes coms d’autant plus qu’elle s’avère erronée.
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée.
17/07 13:21 - easy
Ce que je regrette sur ce papier, c’est que son titre soit passé à la trappe « La (...)
17/07 13:09 - Franz Ferdinand Von FritzenSouchern
écoutez cher Ffi, je pense que vous voulez à tout prix interpréter tel que vous l’avez (...)
17/07 12:48 - ffi
Je pense que votre tentative de tout définir objectivement est vouée à l’échec. Le vivant (...)
17/07 11:44 - easy
17/07 09:19 - Franz Ferdinand Von FritzenSouchern
Ben je ne suis pas persuadé justement que l’incertitude engendre la soumission. Si (...)
17/07 09:18 - gimo
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