« »« »« . Vous êtes tellement déconnecté de toute réalité, que ça ne vaut pas la peine de poursuivre. Surtout que vous semblez croire qu’un camp ayant recueilli 49.99 % des voix lors d’un vote par Internet, s’inclinera devant la volonté (prétendue) de 50.01 % du corps électoral... »« »«
Je crois que j’ai le chic pour mettre en évidence non seulement l’absurdité des choses mais notre déni qu’elles le sont.
Et il se pourrait bien que la démocratie où un homme = une voix et où tout se joue sur la limite de 50% + une voix, ait sa dose d’absurdité.
Mais admettez, cher citoyen démocrate, que ce n’est pas moi qui ai inventé ce concept. La seule chose que je fais ici, c’est de prendre les Français au mot puisque je les vois régulièrement plastronner de leur démocratie tout en faisant des forums, des mines à ciel ouvert où l’on casse du sucre sur le dos de ses élus.
Il se trouve, cher citoyen démocrate, que depuis la Révolution, tout se joue à 50% + une voix et que cette voix fatale, par la magie du diable, peut être celle d’un crétin (si l’on considère les votes par leur heure d’arrivée). Mais comme très souvent (pas toujours) les choses se passent par procuration, par le biais de nos représentants, nous ne le réalisons pas. Nous pourrions le réaliser bien entendu mais nous ne voulons pas y penser tellement c’est absurde. Nous dénions.
Il n’y a que lors des grandes élections que nous prenons un peu plus conscience du fait qu’il y a quelque chose d’absurde dans ce principe des 50% (mais on aurait beau changer ce chiffre, déplacer la limite de bascule, ça ne changerait rien à son côté absurde). Le hasard, les probabilités, nous aident à masquer cette absurdité. Il est exceptionnel que les choses se jouent à une voix près lors des grands scrutins. Et il faut acter le fait que chaque fois que les choses se jouent à une pincée de voix, ça met tout le monde en émoi. Vous qui, après avoir appelé à plus de pratique, appelez maintenant à plus de psychologie, des foules en particulier, méditez donc sur cet émoi, celui d’une masse quand elle réalise que tout s’est joué à une pincée.
(Lors d’une bataille, il peut arriver que l’armée victorieuse se résume à un seul soldat).
Oui, lors d’une élection présidentielle, selon le système actuel où je ne suis pour rien, tout peut se jouer, entre un Sarkozy et un Le Pen, à une voix près. Je te dis pas l’émoi. »C’est pas possible Simone, c’est pas possible ça. Tu te rends compte que si tu avais levé ton cul pour aller voter, on n’en serait pas là !« Je te dis pas les disputes dans les familles.
Mais dans le même temps, il ne faut pas non plus paniquer pour autant. Le fameux crétin fantasmatique que j’évoque ici, celui qui fait tout basculer, il ne nous fait pas basculer dans la crétinerie. Loin de là, Il nous fait basculer dans une des deux préférences de la masse totale. Ce qui est tout autre chose.
En effet le peuple, s’il peut se diviser en deux groupes, ceux qui préfèrent manger les oeufs par le gros bout et ceux qui préfèrent le manger par le petit bout, reste, dans un cas comme dans l’autre, dans quelque chose de viable.
Et encore, quand je dis deux groupe, je manichéise car, hormis si nous devions voter sur un truc donné, comment départager les Agoranautes en deux groupes ? Ce n’est que lorsque nous votons, plussons ; moinssons que mécaniquement nous sommes soit dans un camp soit dans un autre mais cela sujet par sujet, post par post. Donc malgré nos positionnements manichéens sur chaque post, il serait impossible de nous diviser en deux groupes.
Pourquoi ? Principalement parce que le fait de venir en personne sur un forum est différent de l’encartage. Avec le Net chacun acquiert plus de personnalité et refuse l’encartage. Comme plus personne ne se sent tenu par un engagement partisan, chacun décide à un instant et sur un sujet de prendre une position qui pourrait être qualifiée D et en d’autres endroits une position G. En dehors de ceux qui se démarquent par un positionnement politique partisan en créant un blog politiquement marqué, la plupart d’entre nous arpente le Net et s’exprime librement avec une grande plasticité politique.
Ainsi, je m’exprime sur un papier très politique à longueur de fil mais je ne me marque ni à D ni à G. Les partis, c’est comme les élus, c’est du passé, c’est dépassé.
Il n’y a pas 30 000 000 de crétins dans notre pays. Et cela renvoie à ce que j’ai déjà dit sur une autre réponse : ceux qui ont l’injure et le dénigrement facile sont ceux qui considèrent qu’ils ont devant eux une énorme proportion de crétins. Ils se trompent.
En dehors des grands scrutins où l’on a l’occasion d’être effaré par l’absurdité du 50%+ une voix, les choses se passent par procuration, via nos élus et nous ressentons moins fortement cette absurdité. Il est pourtant très fréquent qu’à l’Assemblée, les choses ne se jouent qu’à une voix près. Nos députés et sénateurs sont alors en émoi mais nous, les Français qui avons à peine suivi leur scrutin, nous ne ressentons pas grand chose de particulier.
Et cela rejoint le fait que nous, le peuple, nous bombardons des gens en sandales par procuration, sans ressentir d’émoi particulier. Je vous invite, vous qui parliez de psychologie des foules, à méditer sur les effets pervers de la procuration.
La procuration déresponsabilise celui qui procure.
Dans notre démocratie, nous vivons tous sur une montagne de procurations croisées. Pendant que Martine prend une responsabilité humaine personnelle en dosant la perfusion de Marcel, elle délègue, sans y penser et sur Jacques, la responsabilité humaine personnelle de larguer sa bombe sur un bled d’Afghanistan qu’elle n’a jamais vu. Jacques va rentrer au porte-avion en sueur et ne dira pas un mot à ses équipiers techniques pendant que Martine sera fière d’être une infirmière consciencieuse.
Cher citoyen, quand vous avez votre chien adoré qui n’en peut plus de sa paralysie et que vous l’amenez chez le vétérinaire pour la pikouze létale, demandez-vous à l’homme de l’art de vous laisser injecter vous-même le poison ?
Moi, je l’ai fait. Et pour avoir vu l’étonnement du vétérinaire, je sais qu’il n’avait jamais vu ça. Je puis vous dire que ça fait mal d’injecter soi-même le poison dans la veine de son ami le plus fidèle, qui ne vous a jamais trahi et qui vous a toujours offert de la joie. Evidemment que j’en pleure à le raconter et je me demande encore si j’ai eu raison de prendre la seringue. Mais à ce moment là, quand j’avais pris la décision de l’euthanasier, je m’étais dit que je devais assumer entièrement et en toute solitude le poids de ma décision. C’est assez de laisser tout le temps à d’autres la charge de tuer le poulets et les cochons à ma place.
Alors, en même temps que je propose à mes concitoyens qu’on pilote tous directement et ensemble le navire de l’Etat, je les conduis inévitablement à méditer sur le fait que depuis des années, ils procurent, ils délèguent. Ils n’assument pas vraiment.
On ne pouvait pas empiler les procurations à ce degré là (entre le citoyen qui vote et le chasseur qui bombarde, il y a au moins 20 niveaux de procurations) sans se retrouver avec un système complètement perverti où ce qui se passe à un bout de la chaîne est en déconnexion totale avec ce qui se passe à l’autre bout. Hélico et caviar ici, isolement et oeuf dur là. Bombardement là-bas, danse ici.
C’est uniquement pour augmenter notre confort que nous en sommes venus à construire ce monstre où les liens synaptiques ne sont plus que des délégations, des reports de responsabilités. Il devient impossible de remonter la chaîne des responsabilités et remonter une chaîne pour en extirper le coupable suprême alors qu’on a été complice de l’édification de cette chaîne, c’est du déni.
Il serait temps que nous prenions nos responsabilités en tenant nous-mêmes les rames de notre imense galère.
»« »« »Un des principaux reproches qu’on peut formuler contre la démocratie parlementaire, c’est que l’horizon de l’élu est limité à l’échéance et au renouvellement de son mandat. Si on remplace la démocratie parlementaire par la démocratie directe, l’horizon du citoyen-souverain se limitera à la semaine suivante.« »« »«
Selon le système actuel, les orientations sont plutôt enraidies par cycles de 5 ans. On vote majoritairement D, quelques mois se passent, le chef D prend des décisions D , arrive une crise mondiale, et toutes ces décisions D qui viennent d’être prises rendent la situation encore plus difficile. Mais on est enraidi, on ne peut pas bouger avant le terme des 5 ans. On est coincé par des engagements politiques.
»J’ai été élu pour réaliser ce programme, je le réaliserai, je tiendrai mes promesses«
Plus ringard tu meurs !
Il se trouve, parce que notre système impose une lutte entre candidats, qu’ils sont des comédiens. C’est celui qui nous fera le plus beau numéro d’esbrouffe qui sera élu. Alors les décisions qu’ils prennent, une fois élus, sont des décisions de frime et d’esbrouffe.
Jamais, un peuple décidant directement des choses ne votera une loi d’esbrouffe, jamais.
On ne passera donc pas notre temps à devoir réparer les conséquences désastreuses de ces manoeuvres d’esbrouffe continuelles.
On va passer de la situation ubuesque, énergivore et tragédique d’un taureau dans une arène de corrida à celle bien plus stable et économe d’une termitière.
»« »« »P.S. - Si ça servait à quelque chose, je vous conseillerais d’améliorer vos connaissances dans le domaine de la psychologie en général, et de la psychologie des foules en particulier.
Je pense, en effet, que des millions de personnes s’occupant d’une même chose en même temps sur Internet, constituent une foule au sens sociologique du terme et présente donc les caractéristiques psychoogiques d’une foule..« »« »
Il y a beaucoup de points communs entre une webfoule et une foule. Et il y en a autant qui font la différence.
Sans le Net, et pour peu que les infos soient parvenues aux gens par quelque média traditionnel, la succession des affaires et malversations actuelles auraient obligé chacun, afin de faire savoir sa réprobation, afin de vider son sac de colères, à s’attrouper devant l’Elysée. 1 million de personnes en colère dans ce quartier, ça vire assez sûrement à la bagarre et à une descente sur Neuilly. Cette fois on ne serait plus dans les émeutes de banlieues où des djeuns manifestaient leur colère contre la Police locale, celle qu’ils affrontent tous les jours. Cette fois on serait dans une émeute de type Commune. Quand ce sont des bagnoles de quidam qui brûlent, nul n’y voit une remise en cause du gouvernement. quand c’est la Bastille qui est prise d’assaut, quand c’est la colonne Vendôme qui est descendue, quand c’est le Palais des Tuileries qui crame, chacun comprend que le pouvoir est remis profondément en cause.
Grâce au Net, chacun peut, sans quitter ses pantoufles, manifester sa réprobation. Ce sont des millions de personns qui ont consacré des dizaines d’heures sur le Net pour dire tout le mal qu’ils pensent de ces affaires. Loin de se comporter en émeutiers, nos Netcitoyens se comportent en journalistes, en analystes.
Dans une foule en colère, il y a un slogan, un seul ’’Tout casser« on ne donne pas dans la dentelle ni dans les explications. Alors que dans une Webfoule, on ne voit aucun slogan, aucun qui soit repris, même pas le classique »Tous pourris". On voit des analyses laborieuses, des dossiers exhaustifs, des mémoires, de la documentation, des comparatifs historiques, etc.
Pour l’instant, tous les Français ne sont pas connectés. La webfoule ne représente pas tous les Français. Il y a donc encore quelques personnes qui n’ont pas pu se défouler sur le Net comme nous le faisons ici. Peut-être que ces personnes vont chercher à manifester leur colère dans la rue. Mais ceux qui se sont déjà exprimés sur le Net, n’y participeront pas.
La webfoule est une foule qui prend le temps de penser et de discuter.
C’est pour cela que depuis que le Web existe, il n’y a jamais eu de webfoule qui se soit ensuite produite dans la rue. Dans le monde entier, on n’a jamais détecté d’émeute qui ait été organisée d’abord sur le Net. Et inversement, les quelques manifestations de rue issues du Web sont des happenings insolites, amusants, artistiques,
Essayez de fomenter une émeute depuis le Web, vous verrez très vite que ça ne passe pas. Essayez d’organiser une fête depuis le web, vous y parviendrez sans difficulté.
Quand on passe plumitif, on le reste, car c’est une évolution. Quant au Web, il est le champ idéal à notre prométhéisme.
05/09 09:20 - easy
A Joelim, Ce chemin est d’autant plus long que j’ai bien l’impression (...)
05/09 00:07 - joelim
@ l’auteur Je partage assez votre vision. Mais c’est un chemin plus long (...)
18/07 11:00 - bob
Bravo, vous ètes dans le grand n’importe nawak. Vous ètes tellement crédule que vous (...)
17/07 11:21 - easy
« »« »« . Vous êtes tellement déconnecté de toute réalité, que ça ne vaut pas la peine de (...)
17/07 10:57 - patou
17/07 10:54 - foufouille
"Ne croyez pas cela ! J’ai connu de véritables petits paradis dont les populations se (...)
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