« Le monolinguisme à la française est une catastrophe intellectuelle. «
Il n’y a pas de monolinguisme à la française. Nous avons une langue nationale, et quand je vois les problèmes des Suisses ou des Belges avec leurs langues officielles, je ne vois pas en quoi nous devrions les envier. [...]
Pendant dix ans, j’ai pensé que l’espéranto n’avait aucun intérêt, qu’il datait d’un siècle scientiste et positiviste révolu. Puis, un jour j’ai pris une heure pour m’y intéresser et j’ai été surpris de l’incroyable potentielle que pouvait avoir une langue construite neutre, bien ficelée, à vocation internationale, et avec déjà des locuteurs sur toute la planète. Je ne dis pas qu’il faut l’apprendre absolument (il y a d’autres façon d’investir son temps), mais je voudrais convaincre mes proches que ce serait un choix politique intelligent que de laisser à cette langue les mêmes libertés qu’aux autres langues, et de lancer un programme d’expérimentation sans à priori.
Pourquoi je raconte tout ça. Parce que j’ai mis autant de temps à appréhender l’histoire mondiale des langues. J’ai été surpris de découvrir que les parlés évoluaient très rapidement. Une langue n’est que la codification à un moment donné et un lieu donné d’un parlé. Mais il n’y a pas de parlé « central », il n’y a pas de frontière claire entre deux « parlé », et les parlés changent d’une année sur l’autre, notamment du fait des migrations perpétuelles. Nous l’avons oublié parce que nous sommes dans une période historique unique où les technologies ont pour conséquence de fixer une langue bien plus solidement qu’auparavant, et que nous héritons d’une idéologie nationaliste récente qui consiste à lier une langue à un peuple et à un territoire. Les paramètres ont changé, il y a le cinéma et beaucoup de langues ont disparu. On en peut s’empêcher de croire que celles qui subsistent vivront plus longtemps. Mais nul ne peut dire comment les langues évolueront demain. Et si on analyse le français, le castillan ou l’étasunien, on voit bien que ça bouge d’une année sur l’autre, et selon les lieux.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_Suisse
L’exemple Suisse justement est un bon exemple de ce qu’on pourrait faire (ou pas) ailleurs. C’est à dire laisser les gens véritablement libres de parler comme ils veulent. Oui ça peut créer des difficultés, mais notre planète a besoin qu’on apprenne à gérer ces difficultés, pas qu’on les occultes systématiquement en colonisant les plus faibles.
C’est pour cela que l’espéranto leur serait très utile. Il peut nous paraître plus facile de convaincre un pays comme la France, qui a tué et oublié ses langues, méprisant leurs locuteurs et leurs cultures, qu’un pays comme la Suisse, qui a respecté ses habitants dans leur diversité, et qui sont statistiquement plus doués que nous pour l’étude des langues, et peuvent peut-être se bercer plus facilement de l’illusion que la communication mondiale fonctionnera grâce à un plurilinguisme généralisé... Mais je ne crois pas que ce soit le cas. Si leur modèle vaut bien mieux que le notre, il n’est pas parvenu à convaincre que l’on pourra se passer de l’espéranto
23/07 17:39 - dormomuso
Je reviens à la charge :-) C’est justement parce qu’on pas tous le temps ni (...)
20/07 21:23 - Krokodilo
Cette fois, je suis d’accord avec beaucoup de choses ! « Je ne dis pas qu’il faut (...)
20/07 13:07 - dormomuso
« J’y ai toujours vu une ouverture sur le monde et les autres cultures, un désir de (...)
20/07 12:46 - dormomuso
« Le monolinguisme à la française est une catastrophe intellectuelle. « Il n’y a pas de (...)
20/07 11:48 - dormomuso
2) « Il est plus facile de parler trois langues que deux. » [...] Là encore, je trouve que (...)
20/07 11:31 - dormomuso
1) La nullité des cours de langue dans les écoles. Absolument pas d’accord, c’est (...)
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