@ Sylvain Reboul Cependant, vous ne pouvez souligner l’aspect polysémique du symbole sans parler des archétypes que Freud appelait les « résidus archaïques »… La meilleure tentative d’explication m’a toujours semblé se trouver chez Jung qui précise que « l’archétype est une tendance instinctive, comme l’impulsion qui pousse l’oiseau à faire son nid ». Il parle de pulsion physiologique perçue par les sens. Chez l’homme, elle se manifeste par des fantasmes que l’on retrouve globalement semblables malgré les différences de culture.
Le genre relève de l’archétype malgré les nuances que vous apportez ( votre remarque est une caractéristique du rêve, où le sujet peut être autre que lui-même…)
L’archétype est accompagné de symboles « éternels » que l’on retrouve aussi avec constance.
Les rituels sont souvent la combinaison d’un symbole éternel et d’un archétype : c’est le cas par exemple des rituels d’initiation.
Quand je parle de sens collectif, j’y inclue aussi la dimension de l’archétype et du symbole éternel. Une dimension que vous ignorez. Il me semble que c’est là qu’il faut faire attention avec les symboles et l’on ne peut, non plus, les réduire dans cette dimension.
La construction religieuse a pour fondation un archétype, sur lequel on retrouve des symboles éternels, et c’est dans un troisième temps qu’intervient ce que vous soulignez.
Le sentiment du sacré est aussi un archétype, et on ne peut le présenter de façon réductionniste comme un instrument de domination sociale. C’est oublier la dimension principale de l’inconscient humain. J’attribue certains malaises de la société post moderne, à un retour inconscient des limites du sacré sans cesse repoussées.
Le dogme va plus loin qu’une grille de lecture, il est un alphabet commun à une culture. Il permet une lecture collective, même si le niveau du sens peut varier. Il est nécessaire à la cohésion du groupe. Les communistes avaient des dogmes bâtis sur des archétypes, avec des symboles éternels et des rituels…
Le dogme participe au tabou, il est donc liberticide mais aussi civilisateur.
Les éléments de votre analyse sont vrais, mais seuls, ils sont réducteurs et orientés. Si on se limite à vos hypothèses, on aboutit à une analyse incomplète et typée. Je vous ferez le reproche d’être, disons, dogmatique…