Bonjour,
il est judicieux, légitime (et amusant) d’appliquer à ce dessin du Clemi l’art du décryptage qu’enseigne, justement, le Clemi.
L’analyse de Paul Villach est souvent pertinente, « bien vue ». Mais, comme toujours, elle révèle et le sujet observé... et le sujet qui observe. De ce point de vue, elle révèle un Paul Villach « instrumentalisant » le dessin pour faire passer « son » message.
Il y a de la subjectivité, et même du préjugé dans son regard et dans son analyse. Je voudrais les croiser avec mon propre regard.
- Je ne vois pas une dépêche mais un journal sous la mappemonde. Cela change le regard sur le dessin : il peut devenir promotion de la presse écrite !
- La référence à Tintin et la jeunesse du reporter peut être vu comme une valorisation du métier. Son élan pour servir le monde (sur un plateau) aussi...
- Mais l’empressement manifeste du reporter souligne la contrainte croissante de l’instantanéité et peut suggérer la précipitation, voire la légèreté de la démarche journalistique.
- Sur le fond : certes « qui paie commande ». Mais l’erreur est d’oublier (?) que ce sont, d’abord, les lecteurs qui paient, c’est à eux que tout journal doit « plaire » pour survivre. D’où la grande et vraie question du lecteur-citoyen-acheteur... et de sa formation à l’école
- C’est parce que cette question est centrale qu’il est dommage de la poser à partir d’un dessin sans audience (il n’est repéré que par les enseignants qui pratiquent la presse à l’école). Il ne fallait pas extrapoler... d’autant que les autres « images » du Clemi (logo notamment) contredisent l’analyse du dessin observé.
- L’analyse des activités du Clemi et des principes qui le guide ne laisse pas de doute : il s’agit bien d’une éducation aux médias, avec une vision citoyenne et critique.
- L’exercice auquel s’est livré Paul Villach montre les limites du genre. Un genre utile mais qui retrouve vite les travers dénoncés chez des profs de français qui décortiquent tant les textes qu’ils dissuadent les jeunes de s’y plonger....
Apprenons à s’informer, en profitant de la diversité des journaux et des médias. Et formons des citoyens avertis. C’est une responsabilité partagée par les enseignants et les journalistes qui animent le Clemi. Au-delà de l’image.