Salut Albatar,

Concernant le nombre de SDF en France, c’est clair que c’est plus visible chez nous que dans pas mal de pays européens. Mais je me méfierais tout de même car ça ne prouve rien.
Certains pays ont tendance à mettre la poussière sous le tapis, donc au final on ne voit pas les SDF mais rien ne prouve qu’il y en a moins. Exactement comme la loi sur la prostitution de nos salopes d’élus qui ont en effet « nettoyé » nos belles avenues mais qui ont poussé les prostitués vers l’extérieur des villes donc vers des zones moins fréquentées donc plus dangereuses.

Surtout qu’une russe dise ça, ça me semble sacrément bizarre car la précarité explose là-bas, les écarts entre pauvres et riches sont à comparer à la distance Terre-Lune.
Donc je me méfie toujours des pays où on ne voit ni mendiant, ni pauvreté, ça cache souvent quelque chose, et on sait comment les dirigeants du monde entier sont doués pour masquer la réalité.

Ensuite concernant les familles africaines, je confirme que c’est totalement sacré, et d’ailleurs ça va bien plus loin. Un voyage à Abidjan en février dernier m’a appris pas mal de choses.
Déjà, les seniors, c’est le graal. Ma mère, ainsi que d’autres femmes un peu âgées que nous avons croisées, étaient vertes de se faire appeler « mamie » pourtant, c’est une marque de profond respect.
Il y a également une forte volonté d’avoir beaucoup d’enfants car, ô surprise, plus tard ce sont eux qui s’occupent de leurs parents...

Il y a aussi le système D, qui tourne à fond et je pense que les personnes ayant vécues en Afrique dans la précarité savent finalement la « gérer » et se débrouillent pour survivre.
Au bout d’un moment, je ne comptais plus les jeunes de 15-25 ans au bord de la route en train de porter des fruits, légumes, du bois, tout et n’importe quoi, à bout de bras, sous le cagnard par 35-40°C, 80% d’humidité (d’ailleurs je vous raconte pas les golgoths que ça produit : une armée de Mike Tyson).

Je parle bien sûr de mon expérience personnelle et de ce que qqs ivoiriens m’ont raconté et de ce que j’ai vu, ça peut forcément varier d’un pays à l’autre, d’une communauté à l’autre.

En tout cas, j’ai encore plus de respect pour les gens vivant dans ces conditions et le fantasme de l’africain insouciant qui « n’est pas assez rentré dans l’histoire », après m’avoir énervé en l’entendant, ça me fait doucement rigoler maintenant.
Moi, enfant gâté mais cependant rarement capricieux, adolescent plutôt fainéant, j’aurais tenu 5 minutes en Afrique avec ma mentalité de français de merde...
Même en vacances, j’avais la flemme de bouger... 

Cdlmt