Je suis frappé par les différences entre la laïcité pensée par un libéral, simple sécularisation de la société et séparation des religions avec l’État (cf l’extrait du texte de Mohamed Al-Sarraf) et la laïcité à la française, socialiste et prolet-aryennne.
Celle-ci est bien représentée par Gustave Flourens (1838-1871), un arrière grand-oncle de Bruno Gollnish (comme quoi rien ne se perd en politique).
Communard (élu à la Commune par le 19eme arrondissement), républicain d’extrême-gauche, anticlérical, et..... raciste.
Voila ce qu’il écrivait dans « Histoire de l’homme » (cité par Marc Crapez dans « antisémitisme de gauche » p 51-52).
Ils s’appelaient eux-mêmes les Aryas, les hommes purs et ils méritaient ce nom. C’est d’eux que nous viennent nos idées les plus élevées, nos
sentiments les plus nobles, nos
fidélités inébranlables, nos
généreuses abnégations. Ces Grecs,
spirituels et intelligents, , braves
soldats, poètes, orateurs, artistes
passionnés ; ces Germains, ces
Gaulois, si fiers dans le combat, guerriers chevaleresques, amis
dévoués,
c’étaient les fils des Aryas. (…) Ils
étaient pleins de respect pour les
faibles, désintéressés, esclaves de
leurs promesses. L’étranger qui
demandait
l’hospitalité,
fût-il un ennemi, ils lui donnaient la meilleure place dans
leurs étroites
cabanes. C’étaient de nobles cœurs. Et
nous aussi, Français, nous sommes Aryas,
et ce sont les mêmes qualités qui nous font
grands. Nous avons, comme les
Grecs, l’amour du vrai et du beau, le goût pur,
l’expression heureuse. Nous
tenons de nos pères, Gaulois et Germains,
l’intrépidité,
l’élévation des
sentiments, la bonté.
Ou encore Albert Reygnard (1832-1903), blanquiste, communard et libre-penseur (sic).
Il écrit (cité par Marc Crapez dans "la Gauche réactionnaire) :
Ce qui est certain, ce qui est glorieux, c’est que, parmi ces nations, le Peuple Français est le représentant le plus direct, le plus digne successeur de ce peuple Romain qui réalisa cette grande conception de l’État universel, de l’humanité ne formant qu’une seule famille et qu’un même faisceau.
Ou un compte rendu du Congrès universel des libre-penseurs 1889 :
Le
monothéisme est la plus terrible et la plus
désolante
des formes religieuses. Incompatible avec la science aussi bien qu’avec
l’esthétique, il anéantit la raison et la
liberté
(...). Le Monothéisme, en se substituant chez les Aryens au
Polythéisme, a fait subir à l’esprit humain une
effroyable rétrogradation (...) due essentiellement
à
l’influance de la race sémitique, qui a su imposer sa propre
religion au monde il y a quelques quinze cents ans, -comme elle est en
train d’imposer aujourd’hui, en accaparant toutes les richesses, et
plus complètement que jamais, son implacable domination. Le
discours du citoyen Albert Regnard est salué
d’applaudissements
unanimes.
Le vocabulaire a vieilli, mais le discours est étonnamment familier.