L’immobilier des grandes villes, surtout est surtout un marqueur d’hyper-classe.
- un smicard qui a hérité d’un F3 à Paris, ou qui l’a acheté quand le marché était au plus bas, est désormais plus riche, et de beaucoup, qu’un cadre moyen ou un employé qui ne pourra jamais acheter avec ses économies.
Bonjour Armand,
Je confirme.
En 1996, en pleine déprime immobilière, n’ayant aucune idée sur ce que ce marché allait devenir, pris à la gorge avec l’obligation de reloger d’urgence ma grande famille et mon entreprise, j’ai acheté un ensemble immobilier fait de bric et de broc situé à 13, 3 km de ND de Paris à vol d’oiseau. Je l’ai payé 1,5 MF, j’avais enprunté 1 MF et j’avais donc 10 000 F à rembourser par mois pendant 10 ans. J’ai peut-être injecté 0,5 MF de travaux dedans pour en faire une sorte de ryad comprenant 500m² d’habitat confortable et 200m² d’atelier.
Comme je l’ai mis en vente et que je vois passer des gens intéressés, je constate ce que vous dites. Une personne qui se sentirait appartenir à le même classe sociale que moi en discutant dans un bistrot ou sur un forum, ne peut pas acheter ce bien. Pour rembourser 5000 € à 8000 € par mois pendant 10 ans, il faut relever d’une classe sociale supérieure, celle des fortunés.
Comme je ne peux pas attendre qu’un fortuné veuille bien s’intéresser à mon ryad, je dois le brader (au m², je le vends au tiers du prix moyen d’une maison normale) mais même ainsi, seuls des patrons de PME peuvent se le payer.
Sans aucune allocation d’aucune sorte, j’ai pu vivre pendant 3 ans dans une chambre de 6m² contre 350€ par mois toutes charges et consos comprises. A cela ajoutons 400€ de Lidl et d’essence. Avec un smic, en vivant seul, sans enfants, on peut vivre, rouler en Harley et organiser des barbecues.
Alors qu’avec un très bon salaire de 6000 € un cadre ne peut plus se payer ce que je me suis payé en 1996. Il ne peut s’offrir qu’une maison ayant appartenu à un ouvrier des 30 Glorieuses.
Sur le plan immobilier, un cadre supérieur d’aujourd’hui est moins bien logé qu’un maître, du XVIII ème. C’est extrêmement vrai en termes de surface habitable, de promiscuité familiale et de voisinage.
Mais tout devient plus mitigé voire inversé quand on considére l’ensemble des éléments de confort, abstraction faite de la surface habitable.
On voit alors que le Small is beautiful perdure.
La cadre sup d’aujourd’hui vit dans un logement qui n’est pas 10 fois plus vaste que celui de sa concierge mais il dispose d’une voiture incroyablement confortable, idem pour son bureau s’il a un siège d’Hermann Miller, idem pour son téléphone, sa chaîne Hifi, son home cinéma, etc. Quant à sa SDB, son chauffage, sa clim et sa cuisine, Jules César en baverait d’envie.