Bonjour Ferdinand,
Vos idées sont intéressantes, mais j’ai envie de les reprendre sur certains points. Le rejet de l’Europe, c’est bizarre à dire mais j’habite dans une grande ville française, où il est difficilement palpable.
Là où je vis, il n’y a aucun rejet du modèle économique de type dit néolibéral. C’est le règne de la société repliée dans des micro-solidarités et des petits groupes de sociabilité, des relations interindividuelles superficielles et vite oubliées (ce n’est pas mon genre je vous rassure, j’ai peu d’amis et je les garde), des industries culturelles. Ce monde a, lui, totalement accepté le système actuel et pense le retourner à son profit et y faire son trou, persuadés qu’ils sont qu’ils se retrouveront du bon côté de la barrière.
Les identités individuelles me paraissent s’articuler à deux niveaux dans le modèle dominant, la vie s’organise autour de deux choses, une sphère privée vouée surtout à la famille et à des petits groupes de relations, et un monde du travail qui devient assez irréel car d’une organisation absurde et déconnecté de sa finalité productive. Evidemment, il n’y a pas d’articulations entre ces deux pôles.
La dimension collective est, elle, totalement passée aux oubliettes. La porte de sortie serait que la plupart des citoyens cessent de penser leur vie autour d’un monde de signes d’un système productif défunt et construisent leur identité ailleurs, ce qui impliquerait de refaire de la production un simple moyen et non une finalité comme aujourd’hui.