Complètement d’accord. Si l’on prend la protection sociale, et malgré ses limites, (liées au cadre capitaliste), on se rend compte qu’elle instaure schématiquement, au délà de ses dispositifs concrets, une idée très intéressante : c’est la socialisation des risques. La reconnaissance que dans une société capitaliste, il existe des risques sociaux auxquels chacun d’entre nous est soumis et qu’une sécurité d’existence doit être garantie à la population. Ce qui signifie, in fine, que la notion même de mérite doit être dévaluée, contrairement au système de charité basé sur le distinction entre les bons et les mauvais pauvres.
Ainsi, ce que vous nous proposez n’est rien de moins que le retour à un système arbitraire, complètement assymétrique et, pour le dire de manière acerbe, arriéré.
Pourtant, ceci ne doit en aucun cas nous absoudre de critiquer vertement l’Etat social actuel qui est, à certains égards, une véritable honte tant il tend à intégrer les postulats néo-libéraux. Il est bien documenté qu’aujourd’hui, les pauvres ne sont pas les bénéficiaires d’un Etat robin des bois spoliateurs des WINNERS et des « honnêtes gens », puisque de plus en plus, il tend à « punir les pauvres » (idéologie du projet et de la contractualisation, tri entre bons et mauvais pauvres, responsabilisation, workfare, prisonfare, etc.).