Qu’est-ce qui ne va pas, Perseus, tu es pour la loi anti-blasphème ?
Tiens, voici encore quelques exemples :
C’est « un instrument d’oppression très perfide », déclare Marc Fromager, directeur de l’AED-France. Pourquoi ? Parce qu’elle n’est pas précise dans sa formulation (la loi ne définit pas le comportement attendu des citoyens à l’égard de Mahomet et du Coran ; les « remarques désobligeantes » suffisent à entraîner des poursuites) ; parce que, sur le simple témoignage d’un plaignant, la personne en cause est immédiatement placée en détention ; parce que le plaignant jouit d’un statut d’impunité compte tenu de la loi (il peut donc lancer toutes les accusations qu’il veut, même les moins crédibles) ; parce qu’on assiste le plus souvent à un simulacre de jugement ( les extrémistes y sont le plus souvent présents afin d’empêcher toute possibilité d’acquittement ; ces arrestations sont aussi une manière de récupérer la propriété du voisin) ; parce qu’elles sont utilisées pour régler des comptes.
Les arrestations, assassinats, massacres et pillages vont en s’accroissant depuis la promulgation de ces lois. Des centaines de lieux de culte ont été détruits. Récemment en août 2009, 8 chrétiens étaient brûlés vifs à Gojra (http://www.liberation.fr/monde/0101583471-pakistan-sept-chretiens-tues-accuses-d-avoir-blaspheme). Il faut savoir qu’au Pakistan, les enlèvements, viols, mariages et conversions obligatoires des femmes chrétiennes par des hommes musulmans ne sont pas poursuivis. Si une femme vient se plaindre d’un viol, il n’est pas exclu qu’elle soit accusée d’adultère.
En 1994, Amnesty International avait fait paraître un rapport spécifique intitulé « Pakistan : utilisation abusive des lois sur le blasphème » (
http://www.nystagmus.me/ext/http://www.amnesty.org/fr/library/asset/ASA33/008/1994/fr/16189b59-ebfc-11dd-9b3b-8bf635492364/asa330081994fr.pdf). Il s’agit d’un document terrifiant, montrant comment tout un chacun peut être accusé, sur simple déclaration d’un musulman, et montrant aussi que la victime de ces accusations s’en tire rarement, entre les condamnations à mort judiciaires et les violences extra-légales, puisqu’un musulman qui assassine un non-musulman a souvent droit à l’indulgence du tribunal s’il se fait passer pour blessé dans ses sentiments religieux. On dira qu’il a avait juste le sang chaud et qu’il s’est fait justice lui-même. Quelques exemples édifiants figurant dans ce rapport : un petit marchand de bracelets refuse de céder son emplacement à un concurrent, il est accusé de blasphème par ce dernier ; un musulman, militant social, encourage les habitants d’un bidonville à retaper leurs logements eux-mêmes, il est accusé de blasphème par les entrepreneurs locaux ; un musulman est passé à tabac, puis lapidé à coups de briques par un groupe de personnes qui l’accusent d’avoir brulé un Coran ; son corps est arrosé d’essence, brûlé, attaché à une motocyclette et traîné dans les rues du village. Amnesty qualifie la législation anti-blasphème de véritable « droit au harcèlement ». En août 2009, Amnesty réitère sa demande d’abrogation de la loi anti-blasphème.
Est-ce que par hasard les massacres de chrétiens auraient, comme le racisme anti-blanc, vocation à se déployer à leur aise sans que personne les dénonce ?
Pas un mot en particulier, sur le véritable pogrom anti-chrétien survenu en 2009 au village de Bahmani Wala (
http://www.nystagmus.me/ext/http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/pakistan/pendjab-un-village-de-chretiens-a-ete-attaque-par ?SearchableText=), où
50 musulmans ont investi le village, saccageant tous les biens des chrétiens et faisant irruption dans les maisons pour en chasser les habitants. Un groupe de femmes chrétiennes, surprises à l’heure de la toilette, n’a dû son salut qu’à la fuite ; les assaillants ont jeté de l’acide en leur direction, sans toutefois les atteindre. L’assaut des musulmans a duré deux heures avant que la police intervienne et rétablisse l’ordre . Selon le groupe d’enquête mis en place par l’Eglise catholique, l’attaque des musulmans trouverait son origine dans une querelle de voisinage entre un musulman et un chrétien. Le 29 juin, les choses se seraient envenimées et « le lendemain matin, un appel a été lancé à la mosquée du village musulman voisin pour aller mener le djihad contre les chrétiens de Bahmani Wala, coupables d’avoir insulté le Prophète Mahomet », rapporte Abid Gill, membre de la Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan. « Le religieux qui tenait le micro a appelé les musulmans à mettre les chrétiens en fuite et à se saisir de leurs enfants et de leurs filles. »
Les demandes d’abrogation de cette législation sont de toute évidence en mauvaise voie, à l’heure où d’importantes organisations religieuses pakistanaises envisagent au contraire de demander à l’ONU de promouvoir l’idée d’une législation mondiale prévoyant la peine de mort pour blasphème (
http://www.ripostelaique.com/L-ONU-va-etre-saisie-d-une-demande.html) ; l’Assemblée nationale pakistanaise avait déjà adopté une résolution en ce sens (
http://www.dailytimes.com.pk/default.asp ?page=2008\04\16\story_16-4-2008_pg7_6) ; sans aller jusqu’à demander ouvertement une telle peine de mort, l’ Organisation de la Conférence islamique demande la pénalisation de ce qu’elle appelle la « diffamation des religions », et elle obtient certains succès à l’ONU, qui prend de façon récurrente des résolutions condamnant la « diffamation des religions » et l’« islamophobie » ; on en est au point où même le Conseil de l’Europe ne s’oppose pas franchement à cette offensive, et préfère renvoyer dos à dos islamisme et islamophobie (
http://www.ripostelaique.com/Islam-islamisme-et-islamophobie-au.html), répartissant ses critiques à égalité entre une idéologie meurtrière (l’islamisme) et de simples critiques de l’islam relevant du débat démocratique (la prétendue « islamophobie »).