Tout d’abord, une vérité assez inhabituelle concernant le XVIe - à quelques dizaines de mètres de la villa Montmorency vous avez des belles rues tranquilles où le m2 ou les prix à la location, pour être élevés, ne sont guère plus chers que dans des arrondissements plus « bobo » genre Canal Saint Martin. Moins chers, en tout cas, qu’au quartier latin.
Parler de logement social s’est passer à côté du problème principal : ce n’est pas en saupoudrant de logements sociaux qu’on résoudra la crise. C’est la disparition, à grande échelle, du logement social « de fait » - un peu vétuste, moins confortable, aux loyers entravés par des mesures d’indexation, de « surface corrigée » ou autres « lois 48 ». Sous l’effet conjugué des préemptions de la mairie et des brutaux abaissements de plafond décrétés par le gouvernement, le logement social permet à quelques pauvres méritants, gagnants à la loterie des dossiers, d’habiter là où leurs chefs de service ne pourraient payer le loyer. En somme, renfonçant un Paris polarisé entre riches et pauvres.
Plus choquant, à mon sens, est la transformation de tout le complexe de l’ex-hôtel Laënnec en « gated community » à la française, grâce au promoteur COGEDIM. En échange de quelques logements sociaux, on va bâtir un véritable petit paradis à 20 000E le m2 pour riches étrangers et expat’s. Les grands panneaux publicitaires qui s’étendent le long de la rue de Sèvres relèvent, par les temps qui courent, de la provocation la plus immonde.
En face, un squat de jeunes gens très bien, occupant un batiment vide depuis des décennies a été réprimé par la justice.
Et tout près, des gens dorment dans la rue.