Suite :
Dans les propositions,
je lis déjà une grande incohérence puisque dans le même paragraphe, il est
question de« [réserver] les aides sociales diverses et les allocations aux seuls
Français » tout en augmentant les
cotisations sociales pour les étrangers à prestations équivalentes d’assurance
maladie et chômage. Distinguer la nationalité sur des prestations sociales est
assez illogique puisque les étrangers qui travaillent en France paient, eux
aussi, des cotisations sociales.
Pas grand chose à redir sur ce point, vu que l’énorme majorité des immigrés
vient en France pour les aides sociales et non pas pour travailler (voir
ci-dessus), on est en droit de se demander pourquoi la nationalité n’apporte
aucun avantage sur l’étranger.
La réforme du droit de
la nationalité proposé par le FN est, elle aussi, incohérente
intellectuellement. D’un côté, il est proposé de « [supprimer]
notamment la binationalité » et de l’autre,
d’instituer une« déchéance de la nationalité » en cas de crime ou délit grave. Si
l’immigré, ayant opté pour la nationalité française, voyait sa nationalité
déchoir, que lui resterait-il comme nationalité ?
Supprimer la double nationalité se serait pas applicable de façon
rétroactive, à cause du trop grand nombre de personnes bénéficiant de cette
mesure : l’Algérie compte 5 millions de binationaux, dont 90% vivent en
France (selon Le
quotidien d’Algérie du 16 janvier 2010). La mesure serait donc applicable
aux nouveaux arrivants et aux bébés nés de parents étrangers.
Et c’est oublier un peu
vite que la binationalité est souvent le résultat d’unions mixtes et d’origines
qui peuvent être multiples. Le monde d’aujourd’hui est très complexe et il est
assez facile, en regardant les arbres généalogiques, que les nationaux français
ne sont tous pas d’une seule origine.
Non, la binationalité est le résultat de l’immigration massive et de la
politique de naturalisation « souple » (c’est un euphémisme) en
France, qui permet à 110 000 personnes de devenir françaises chaque année.