@ jakback
« Badiou, comme référence, cela classe son homme. »
Merci. Alain Badiou est en effet l’homme idoine pour qualifier avec les mots qu’il faut, ce qui est à l’œuvre dans ce pays depuis 3 ans. Il paraît même parfois doué de prémonition, à moins que ce ne soit le génie (1).
Comme tu sembles l’apprécier, voici quelques autres citations (tirées de son récent débat avec Alain Finkielkraut) :
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« Déjà au XIXème siècle, on accusait les prolétaires de Paris, avant de vouloir les chasser en juin 48 et de les massacrer, d’être des analphabètes auvergnats »
« Alors que le monde est aujourd’hui partout aux mains d’oligarchies financières et médiatiques extrêmement étroites qui imposent un modèle rigide de développement, qui font cela au prix de crises et de guerres incessantes, considérer que dans ce monde-là, le problème c’est de savoir si les filles doivent ou non se mettre un foulard sur la tête, me paraît proprement extravagant. »
« Je considère les dirigeants actuels comme Marx les considérait en 1848 : ce sont les « fondés de pouvoir du capital ». »
« La réalité historique de l’apogée du nationalisme français, c’est la guerre de 14. Des millions de morts pour rien. La France n’est digne de faire présent d’elle-même aux nouveaux venus que pour autant précisément qu’elle a été la France qui a été capable de les accueillir dans la politique qui était la sienne. La France qui ne les accueille pas, qui vote loi sur loi pour les discriminer c’est tout simplement la France de la guerre de 14 ou la France de Pétain. C’est-à-dire la France qui se ferme, qui n’a pas d’autre protocole d’existence que sa clôture. »
« Les Suisses qui votent contre les minarets n’ont jamais vu un Arabe de leur vie. C’est une construction idéologique cette affaire-là. »
« Sarkozy c’est tout de même pire qu’un ouvrier malien balayeur ! Si quelqu’un est en rupture avec tout ce que ce pays peut avoir d’estimable, c’est le premier, et pas le second. »
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(1) « Riquet, Perronet, Léonard de Vinci, Cachin, Palladio, Brunelleschi, Michel-Ange, Bramante, Vauban, Vicat tiennent leur génie de causes inobservées et préparatoires auxquelles nous donnons le nom de hasard, le grand mot des sots. » (Balzac, Le curé de village, IV)