D’autres, extraites de son succès de librairie De quoi Sarkozy est-il ne nom ? (éditions Lignes, octobre 2007) :
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« Oui, chers amis, je flaire dans cette salle une odeur de dépression. Je pose alors que Sarkozy à lui seul ne saurait vous déprimer, quand même ! Donc, ce qui vous déprime, c’est ce dont Sarkozy est le nom. Voilà de quoi nous retenir : la venue de ce dont Sarkozy est le nom, vous la ressentez comme un coup que cette chose vous porte, la chose probablement immonde dont le petit Sarkozy est le serviteur. » (p. 28)
« La fameuse escapade de Sarkozy sur un yacht de milliardaire (...) a symboliquement montré qu’il se servait en servant ceux qui ont des biens, que c’était pour ça qu’on l’avait élu, qu’une masse de nigauds l’avait élu. » (p. 53-54)
« Regardez à qui sont les journaux, y compris les télévisés les plus suivis. Ils appartiennent au roi du béton, au prince du produit de luxe, à l’empereur des avions de guerre, au magnat des magazines pipoles, au financier des eaux potables... En bref, à tous les gens qui, dans leurs yachts et leurs propriétés, prennent le petit Sarkozy, qui a bien réussi son coup, sur leurs genoux hospitaliers. » (p. 68)
« (...) dans ce type de situation « pétainiste », la capitulation et la servilité se présentent comme invention, révolution et régénération. Il est tout à fait essentiel que Sarkozy ait fait campagne sur le motif de la rupture. (...) Le contenu est évidemment l’obéissance sans réserve aux exigences des potentats du capitalisme mondialisé. » (p. 105-106)
« (...) l’élection de Sarkozy reste quand même la marque d’un temps nouveau, une survenue immonde (...). » (p. 35)
« Sarkozy est déjà allé loin dans cette direction, n’hésitant pas à nous comparer très favorablement aux Africains. Il leur a fait savoir qu’ils étaient loin de nous valoir, et que, par conséquent, s’ils sont misérables chez eux, comme c’est de leur faute, ils doivent y rester. (...) Bien sûr, il nous faut des balayeurs, des éboueurs, des terrassiers... On les triera sur le volet, et ils sont priés de ne pas faire de tapage, ruminant, mal intégrés qu’ils sont, leur évidente infériorité. Comme dans le cas Pétain, il s’est trouvé une clique intellectuelle pour applaudir ces rodomontades racialistes (...). » (p. 113)
« (...) entre nous, il y a quand même beaucoup plus de raisons d’honorer un Malien qui fait la plonge dans un restaurant chinois, devenu - à force de participer, après son interminable travail, à des réunions et à des interventions - un intellectuel organique de la politique nouvelle, que d’honorer l’homme aux rats [Sarkozy]. (...) Nous rejetterons le verdict de Sarkozy et de ses rats, qui déclare du haut de son insignifiance réactionnaire que cet homme-là, le Malien de la plonge, est tout juste toléré, et doit remplir d’innombrables conditions pour pouvoir seulement rester là où il est. » (p. 59-60)
« La masse des ouvriers étrangers et de leurs enfants témoigne, dans nos vieux pays fatigués, de la jeunesse du monde, de son étendue, de son infinie variété. C’est avec eux que s’invente la politique à venir. Sans eux nous sombrerons dans la consommation nihiliste et l’ordre policier. » (p. 94)
« (...) je suis convaincu que Sarkozy, qui ne peut aller nulle part sans une garde rapprochée épaisse comme un mur, n’est pas très courageux. Comme tous ceux qui croient se tirer d’affaire en toutes circonstances par la corruption des adversaires et le tapage des effets d’annonce, Sarkozy redoute infiniment toute épreuve réelle. Si j’ai raison, ce dont Sarkozy a le plus peur, c’est que devienne visible sa propre peur. (...) la vertu politique principale, voire unique, de De Gaulle, était de ne jamais avoir peur. » (p. 31)
« (...) cet épisode Sarkozy, qui tout de même n’est pas une des pages grandioses de l’histoire de France (...) » (p. 129)