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Commentaire de CaDera,nge

sur Grande découverte : plus tôt on apprend les langues, mieux c'est !


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CaDera,nge (---.---.139.140) 9 octobre 2005 14:05

CaDerange:Essai de synthèse des commentaires.

Ce message a généré une masse de commentaires beaucoup plus importante que je n’aurais pensé ce qui prouve combien nous sommes attachés à notre langue. Ce qui est aussi un signe de patriotisme face à la prédominance de la langue anglaise.

Un mot d’abord pour la commentatrice qui m’accuse d’être à la solde du British Council. Mon blog personnel ainsi que ma participation à Agoravox sont entièrement bénévoles et representent mes idées personnelles et pas celles de qui que ce soit d’autre.

Sur l’ensemble des commentaires que ce message a suscité j’en relève de plusieurs types : Ceux qui sont d’accord pour que nos enfants apprennent l’anglais , ceux qui refusent l’anglais qui represente pour eux une domination économique et culturelle et souhaiteraient la promotion des langues européennes et ceux qui préfèreraient l’esperanto.

Tout d’abord cet article partait du principe que l’étude de l’Anglais faisait déjà partie du cursus scolaire français mais dans le secondaire au lieu du primaire et que donc la proposition de commencer en primaire était simplement une manière d’apprendre cette langue moins douloureusement qu’en attendant l’entrée en 6eme pour le faire. Je ne pense pas que ni les pouvoirs publics, ni l’Education Nationale, ni les français eux mêmes aient jamais jugé qu’apprendre l’anglais et les langues en général était inutile.

Refuser d’apprendre l’anglais de nos jours est ,pour moi,un peu comme suggérer de ne pas apprendre les mathématiques !Je crois bien, au contraire, que l’étude des langues est un élément d’ouverture extraordinaire sur le monde et qu’une Education sans langues n’est pas concevable, à moins de vouloir se replier sur nous mêmes. Je suppose que la plupart de ceux qui en critiquent l’apprentissage le parlent trés modérement. Je peux leur assurer que c’est au contraire une grande richesse de pouvoir dialoguer avec d’autres européens,américains, asiatiques,ou méditerranéens, de mieux comprendre leurs points de vues et leurs manières de vivre et surtout de pouvoir exprimer nos points de vues.

Je vais vous raconter une anecdote. J’ai eu l’occasion de présider une fois une session d’un congrés scientifique européen avec traduction simultané. Je pouvais faire mon discours d’introduction en français ou en anglais puisque j’ai la chance d’être raisonablement bilingue.Je souhaitais passer un message précis et non pas faire une petit discours convenu. Je l’ai fait en Français. J’ai su tout de suite que mon but ne serait pas atteint quand j’ai vu une grande partie de l’assistance ne prendre même pas la peine de mettre ses écouteurs pour la traduction.

On peut regretter la domination de l’anglais -et je le regrette aussi- mais il faut parfois aussi se rendre à la nécessaire efficacité. Quand un de mes commentateurs pense que les scientifiques Français doivent publier en Français, le résultat pour eux en est de faire quasiment une croix sur la diffusion de leurs travaux qui seront dix fois moins lus- et je suis modeste- que si la publication était faite en anglais. D’ailleurs je peux vous assurer qu’ils ont déjà choisi.

De même quand un commentateur dit qu’« étudier l’anglais est indéfendable économiquement et culturellement », je suis d’accord avec lui sur la partie « culturellement » de son assertion - au bémol près de la richesse que cela apporte- mais ne peut l’être sur la partie « économiquement ». Comment peut on pretendre prendre des marchés à l’exportation en utilisant les services d’un traducteur ? Alors que les concurrents espagnols, allemands ou chinois le parlent couramment ?

Nous vivons dans le regret permanent de l’époque où le Français était LA langue de l’europe et de l’économie. Incidemment, je suppose qu’à l’époque nous trouvions ça très bien ! Essayons de nous placer à la place du Finlandais par exemple qui n’a jamais eu le choix de s’en tenir à sa langue natale et dont la télévision est en anglais sous titrée finnois. Croyez vous que lui puisse se payer le luxe d’avoir des états d’ames sur l’apprentissage de l’Anglais ?

Ces commentaires pose aussi le problème de savoir quel est le rôle de l’Education nationale ? Doit elle transmettre des « bases limitées » à définir ou bien doit elle prendre en compte la totalité des souhaits multiples des uns et des autres comme l’espéranto ? Le débat est ouvert mais il est doit malheureusement s’inscrire dans des limites de temps disponible pour les élèves et de moyens financiers et humains.

Enfin bon courage à Sophie qui se bat pour la survie des langues européennes et dont je respecte le combat. On peut à la fois se battre pour le maintien de l’influence de notre langue et constater que l’efficacité économique nous impose malgré tout de parler l’Anglais.

En souhaitant que ça puisse changer.


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