Richesse et culture du don ?
ce sous-débat pourra-t-il sortir de leur torpeur estivale les visiteurs de ce blog ?
( on comprend bien que les aoutiens sont en train de déguster
maintenant leurs vacances tant attendues... tandis que les juillettistes, retrouvant
les joies du boulot, ont d’autres chats à fouetter ! Quant aux
non-travailleurs, ben justement pourquoi se mettraient-ils à cogiter
maintenant ? Avec les affaires du moment, les Media réussissent
parfaitement à canaliser les émotions ... et puis, c’est à la rentrée
qu’on se mettra à s’agiter, et là y aura plus le temps de rêvasser à
des surenchères sur l’impôt exponentiel ... )
Puisque les libéraux ne daignent pas rappeler leurs arguments en
faveur de la flat tax ( à moins qu’ils n’aient fini par les oublier ?,
en même temps que leur pédagogie ? ) on se permettra de penser qu’ils
en ont définitivement abandonné l’idée ! ( Victoire par abandon, donc,
de la progressivité de l’impôt : et signe que la « main invisible » les
a naturellement amenés à reconnaître que là est bien leur intérêt )
Bref, on doit tout de même souligner cet avantage essentiel
qu’apporterait le nouvel impôt évoqué ici, dans cette perspective du
don.
Et là aussi, c’est un motif de réconciliation entre tenants du taux
progressiste et partisans du taux bloqué : les uns recevraient la
contribution sociale souhaitée et les autres pourraient sans honte
satisfaite leurs penchants oblatifs.
Il ne faut pas oublier les vrais ressorts de la recherche de richesse
: la reconnaissance ! Or, pour que la richesse puisse coïncider avec
reconnaissance, n’est-il pas indispensable qu’elle se conjugue avec
l’acte de don ?
Le nouveau phénomène mondial d’accroissement des grandes richesses
semble d’ailleurs s’accompagner d’élans de philanthropie, si l’on en
croit l’accroche d’un ouvrage comme « Les Nouveaux Riches , Un ethnologue dans la Silicon Valley » de Marc Abélès (voir http://www.obsfin.ch/documents/fbc-br-abeles-17.pdf ) ...
Le problème qui rend les riches malheureux c’est la difficulté qu’ils
rencontrent à rendre crédibles leurs actes de générosité.
En effet,
on peut bien imaginer que parmi eux, trop de parvenus compliquent
encore ce problème, en affichant trop ostensiblement ce désarroi par le
lapsus qui consiste à verser dans le bling-bling, à se faire remarquer
par des dépenses somptuaires et égoïstes ( genre s’envoyer en l’air
tout seul dans l’espace pour 200 000 euros _ http://tubeaessai.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/06/13/le-voyage-spatial-pour-tous-à-200000-euros-le-ticket-c-est-p.html ) ...
Mais le vrai problème est plus fondamental.
Même lorsqu’il crée une fondation philanthropique, l’utra-riche peut
toujours être suspecté d’oeuvrer encore pour ses intérêts personnels.
En tous cas, on pourra toujours considérer, à juste titre, que même sa générosité la plus sincère sera dépourvue d’humilité.
C’est lui qui prétend déterminer, de façon non démocratique, de quelle manière « le bien » doit être investi !
Tandis qu’un impôt maximal permettrait enfin à nos malheureux riches
de savourer la joie secrète d’un don tout empreint de délicatesse et de
savoir vivre , parfaitement démocratique puisque destiné à la
République, et ne pouvant en aucune façon être vu comme une vantardise, puisque l’impôt
est obligatoire.