Pour avoir eu à élaborer des budgets - certes pas celui de l’Etat - mais régionaux, départementaux , puis, comme élu, municipaux, je crois pouvoir dire qu’il n’y a pas de réelle difficulté technique à rectifier la situation de déficit que la France connait. La véritable difficulté est politique et se situe au niveau de la volonté et de la ténacité des gouvernants.
Contrairement aux théories professées par les beaux esprits, il n’y a pas de différence entre la gestion publique et la gestion privée et notamment domestique, surtout depuis que l’adhésion à l’euro n’autorise plus à faire fonctionner la planche à billets.
Lorsque nous sommes endettés, que faisons nous pour rétablir notre situation ? Soit nous faisons en sorte de gagner plus ( des heures supplémentaires...), soit nous restreignons nos dépenses - et éventuellement les deux - jusqu’à dégager l’excédent qui nous permet le désendettement, tout en continuant à vivre ( plus modestement ).
Notre problème est qu’il faut resister aux revendications de tel ou tel membre de la famille, furieux de se voir privé du petit bijou convoité ou du « scoot » qui permettrait de « faire comme les copains ».
C’est donc bien une question politique : résister et maintenir le cap.
C’est la même chose au niveau gouvernemental :
- d’abord avoir une approche réaliste et donc travailler dans l’hypothèse la plus défavorable et non sur l’utopie en ce qui concerne la croissance.
- réduire les dépenses. Dans la situation actuelle de la France, il y a lieu de les « passer à la paille de fer », selon l’expression consacrée. Ce peut d’ailleurs être l’occasion d’une réallocation des ressources, d’un ministère à l’autre et aussi à l’intérieur de chacun d’entre eux. Certes, la Défense, souvent citée, mais il faut noter que c’est une des rares institutions qui s’adapte avec quelque discipline et calque son évolution sur l’évolution des menaces.
Et surtout ( c’est surtout là que l’on entendra hurlements, clameurs et tintamares...) Reconsidérer les innombrables contributions et subventions versées à pléthore d’organismes et de lobbies.
- augmenter les recettes. Evidemment, il ne s’agit pas d’augmenter l’impôt sur le revenu ( qu’acquittent moins de 50% des Français, encore moins l’impôt sur la fortune) Leur rendement est marginal, leur recouvrement coûte cher, ils sont dissuasifs et poussent à l’émigration, donc à la perte de substance.
L’exemple de la CSG et du RDS donnent à réfléchir, tout comme la TVA : ils sont socialement justes parce que tout le monde les paie à hauteur des ses gains ou de sa consommation.Et pour faire croître ces recettes fiscales, rien de mieux qu’un véritable développement économique pourvoyeur d’emplois.
Donc un cercle vertueux.
Mais que de situations établies remises en cause, sans compter les « zaquis ».
Pas touche ou chiche ?