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Commentaire de Rage

sur Quelle crédibilité, pour notre plan de résorption de la dette et des déficits ?


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Rage Rage 4 mars 2006 22:43

Votre argumentaire sur les chiffres est intéressant et somme toute marrant. Un prof me disait à l’époque, il faut que l’économie soit au service de l’homme et non l’inverse.

Actuellement la situation est simple : La France a une dette, dette qu’elle creuse chaque année un peu plus, et qui, suivant une courbe exponentielle, se creuse d’elle même à cause des intérêts de la dette (ce que l’on paye aux banques pour qu’elles comblent effectivement les milliards manquant). La france a un intérêt de la dette devenu si important que les impôts sur les revenus le couvre à peine (environ 45 G€).

Alors il y a 3 manières d’agir :
- Réduire les dépenses
- Augmenter les recettes
- Agir sur les intérêts en baissant les taux

Si la solution réside dans la combinaison des 3, force est de constater que la derrière la magie des chiffres il faudrait arrêter de faire croire n’importe quoi aux gens.

L’exemple pré-cité est de comparer la dette à l’évolution du PIB. Il s’agit quand même d’une bonne blague surtout quand on sait la méthode de calcul du PIB. Tout va bien madame la marquise, j’ai que 60% du PIB annuel grevé par la dette, mais demain ce sera mieux ! Oui, en valeur relative, si l’inflation minore la valeure absolue de la dette (imaginez que 100€ de dette deviennent dans 50 ans l’équivalent d’1€ de pouvoir d’achat) mais surement pas en valeur absolu !

On aura beau avoir un PIB de 10G€, si la dette est de 2G€, elle sera tellement énorme qu’il faudra augmenter tous les prélèvements, réduire drastiquement les dépenses etc... J’appelle cela noyer le poisson que de comparer dette au PIB.

La réalité de terrain est plus noire. De la dilapidation des crédits publics par une absence totale de gestion en passant par des impôts injustes (« bouclier » fiscal), je ris en lisant toujours les commentaires : « il faut fusiller le nombre de fonctionnaires ».

Oui je suis d’accord pour que l’on fusille les 9 énarques de la barque, mais non il ne faut pas flinguer le rameur à 1200€/net/mois. Oui je suis d’accord pour que l’on arrête de filer 500 000€ pour réaliser des séminaires géants avec 100 élus pour leur présenter des documents, oui je suis ok pour que l’on réduise les dépenses liés aux frais courants (impression etc...), aux frais de déplacements (billets SNCF), aux frais de bouche (plateaux repas), aux frais de logement de fonction (prix:10), aux frais de représentation (attachés parlementaires), aux frais de representativité (30 ministres, 7 échelons décisionnels etc...). Mais NON si c’est pour aller gaver les mecs qui bossent et pour aller rapioter 15€ par ci par là sur des catégories C. Le problème de la fonction publique, et surtout de celle d’ETAT (ministères et éducation nationale en tête) c’est que personne ne pilote plus rien. Personne n’a les couilles de dire stop aux excès. Alors des profs 50% absents en passant par les postes fictifs et les cadres qui se reproduisent pour produire de la stat, QUI OSERA SOULEVER les vrais problèmes de DEPENSES ?

Toujours sur le plan dépenses, les dispositifs d’aide multiples et variés, incontrôlés, à case et souvent aveugles, ce n’est pas budgetivore ? La réforme Douste qui vous incite à voir 2 médecins au lieu d’1 sans parler de la CMU qui couvre tout sans restriction ce n’est pas là les abus non ?

Alors oui, on peut toujours prélever plus, mais alors qu’on le fasse de façon progressive suivant les revenus TOTAUX (salaires, actionnariat, rentes, loyers etc...) et pas uniquement sur des parts fragmentaires.

Pour ce qui est des intérêts de la dette, il faudrait s’attaquer aux banques, à Bouygues et autres vampires qui drainent la richesse publique dans leurs caisses (cf transfert des autoroutes).

Pour conclure, oui, on peut faire de la prestidigitation, mais sur le terrain la réalité est là : Fracture sociale, gouffre abyssale de la SECU, manques de moyen évident et récurrents et chutte du rang de la France sur la scène mondiale. Quand on aura touché le fond, peut être qu’on brulera ces modèles statistiques dont on sait qu’ils peuvent vous dire tout et son contraire à partir des mêmes données...

Sincérité budgétaire qu’ils disaient tiens...


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