salut Cosmic
à propos de Soral - article de Libé du 10/07/2002
(...) le titre : MAL DOMINANT
Sans aller jusque-là, son parcours fleure le déclassement névrotique, la revanche sociale, l’errance hargneuse et l’invention de soi. Son amour dépité de la matrice républicaine, paradis perdu égalitaire et universaliste, centré autour d’un patriarche burné, dominant, le vieil ordre symbolique en somme, semble lui venir tout droit de l’enfance, de la communale de Meudon-la-Forêt où il a passé une partie de son enfance. « La communale à l’ancienne, d’avant-68, avec des règles en bois jaune et des blouses grises. Les classes sociales étaient mélangées. On vivait en harmonie au milieu des employés des usines Renault. C’était un peu Mon Oncle de Tati. » L’époque est heureuse aussi parce que la famille n’a pas encore explosé : un père notaire, autoritaire, qui fait des affaires et une mère au foyer, « passive et froide ». Puis tout bascule. Le père tombe pour escroquerie, la famille est ruinée et s’exile à Grenoble, puis Annemasse à la cité des Merlettes. Son passage par la relégation banlieusarde lui donne le droit de dénoncer les z’y va qui « méprisent la France », pour mieux exalter le voyou white trash à l’ancienne qui tient la porte des vieilles avant de les détrousser. Il commence vers 16 ans à prendre ses premiers acides, à fumer du shit plus tard il tâtera de l’héroïne et à zoner dans les milieux culturels grenoblois, nourrissant une passion pour le marxisme comme pour les croix gammées.
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