Voici le texte de Marx :
« Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui
fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la
religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme
qui ne s’est pas encore trouvé lui-même, ou bien s’est déjà reperdu.
Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du
monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’État, la société. Cet
État, cette société produisent la religion, conscience inversée du
monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est
la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique
sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son
enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa
consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation
fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de
vraie réalité. Lutter contre la religion c’est donc indirectement
lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel.
La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse
réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.
La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde
sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit
est exclu. Elle est l’opium du peuple.
L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est
l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux
illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation
qui a besoin d’illusions.(…) La critique de la religion détruit les
illusions de l’homme pour qu’il pense, agisse, façonne sa réalité comme
un homme sans illusions parvenu à l’âge de la raison, pour qu’il
gravite autour de lui-même, c’est-à-dire de son soleil réel. »
Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel
Si on en fait une lecture attentive on noteras que Marx ne s’oppose à la religion qu’en tant que support de l’oppression des hommes.
C’est assez cocasse de voir aujourd’hui le journal des communistes faire l’apologie d’un système religieux (l’Islam en l’occurrence) qui étymologiquement veut dire soumission.
Pauvre PCF qui voulait libérer les travailleurs !