Ah ! Dur d’ être milliardaire ! d’avoir à gérer une richesse qui peut correspondre à celle de plusieurs pays
Que
de soucis ! De plus, les sommes possédées excèdent de très loin tout ce
qu’on serait susceptible de dépenser même au cours de plusieurs vies,
même si l’on s’offrait les produits les plus nombreux et les plus
luxueux.
C’est terrible, on ne peut consommer au delà d’un certain
seuil : trois bouteilles de Petrus par jour, et voilà votre santé mal
partie ; cinq yachts de par le monde : parfait, mais comment en profiter,
le temps n’est pas extensible, et ça finit par être ennuyeux...Et puis
il faut bien mourir ! Un beau mausolée, un cercueil en acajou ne donneront aucune satisfaction particulière. A-t-on jamais vu un coffre-fort suivre
un corbillard ?
On comprend pourquoi un Carnegie, ou même un
Rockefeller, en soit presque venus à prêcher la vie simple, presque
ascétique..Il faut dire que l’esprit du protestantisme était passé par
là, avec sa glorification du travail et de la réussite matérielle pensée
comme l’expression du salut . Etre riche : une mission divine. Aux USA,
l’argent n’a jamais été objet de honte et la réussite sociale est une
valeur dont on peut se glorifier sans complexe (Daniel Boorstin dans Histoire des Américains,
décrit très bien cette tendance présente dès le départ de l’"aventure
coloniale"). Etre pauvre ne pouvait qu’engendrer une certaine honte au
sein d’un société marquée par une Destinée Manifeste.
Mais
le problème, le casse-tête, pour les happy fews, c’est de profiter en
faisant profiter les plus malchanceux. Leur conscience morale devait
souffrir , à la vue de tant de misères répandues aux USA et à
l’extérieur. D’où l’idée d’établir des fondations , pour réparer ce que
l’Etat ne faisait pas ou faisait si mal. La justice sociale étant si mal
assurée, il fallait compenser par la charité, qui pouvait être grande,
mais laissée à la libre appréciation de chacun. C’était sans doute un
moyen de soulager sa conscience, peut-être des remords issus d’une
fortune à l’origine acquise dans des conditions douteuses, mais aussi un
bon moyen d’échapper partiellement à l’impôt, de valoriser son image
sociale, donc de conforter sa réussite. Un bon retour sur
investissement, en quelque sorte.
Cela peut paraître cynique , et pourtant...
Un
impôt proportionnel aux richesses accumulées , judicieusement utilisé
(hôpitaux, éducation, etc...), serait certainement plus efficace
socialement que des dons, laissées souvent à la fantaisie individuelle
(je sais,des groupes bancaires ont maintenant leurs conseillers en
philanthropie, _comme en placement en paradis fiscaux_) et parfois sans
suite. Avec une partie de la fortune de Bill Gates (il lui en resterait
tant encore pour lui et ses enfants !), on pourrait ouvrir des écoles
dans toute l’Afrique et sortir beaucoup de pays du marasme, par des
actions bien ciblées, bien organisées. Ce serait aussi une façon de
rendre à la société une partie des sommes qu’il a captées par ses
pratiques commerciales monopolistiques déloyales .
Madame Bettancourt
ne verse qu’une part très dérisoire de ses revenus à l’Etat au regard
d’une personne des classes moyennes, mais elle a aussi « ses »
pauvres"...et ses oeuvres d’art, qui lui donnent du plaisir et lui font
faire des économies...
Alors, justice ou charité ?
29/08 12:34 - gogoRat
Autre remarque _ Je n’ai pas encore trouvé ici cet argument essentiel : les dons (...)
29/08 12:13 - gogoRat
Lumineuse conclusion ! Merci pour cet article : il traduit en d’autres mots cette (...)
15/08 22:43 - Eusèbe
hé, spartacus, ça va, ça va, on a compris. Respire un coup, les vilains marxistes mangeurs (...)
15/08 22:27 - Eusèbe
@paul. Très simple si vous pouvez effacer votre disque dur (ou en acheter un neuf). Linux (...)
15/08 20:25 - Eusèbe
>Reluquer dans l’ assiette du voisin c ’est pas mon truc . Cela n’a (...)
15/08 18:55 - Coopain des bois
Le cumul des fortunes de ces donataires serait supérieur au PIB de l’Inde ( TF1) ! Les (...)
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