« Mais la pratique des Pouvoirs publics égyptiens est tout autre ; et ségrégationniste : Les Coptes sont privés de certains droits fondamentaux, par exemple, l’accession à tout poste de direction dans l’administration leur est interdite. Ils sont exclus de fonctions dans l’armée, la police, la justice et le corps diplomatique. Aucun préfet de département, aucun recteur d’académie, aucun président d’université, aucun président de municipalité d’une grande ville, aucun président de tribunal, aucun président d’une chaîne de télévision ou organe de média etc. n’est copte. Le mois dernier le doyen de l’université de médecine de Minyeh (un musulman) a eu le courage de démissionner car les autorités de l’Université ont refusé la nomination d’une jeune méritante au poste d’assistant en gynécologie parce qu’elle est copte.
À tous les niveaux dans les universités égyptiennes un méritant copte n’aura jamais un poste correspondant à son mérite. L’exemple le plus significatif est celui du cas du Professeur Magudi Yaqoub un grand cardiologue d’une renommée mondial, à la fin de ces études à la faculté de médecine du Caire avec excellence, on lui a refusé le poste d’assistant. Il est parti au Royaume-Uni, il est devenu un des grands professeurs du Royaume et d’une célébrité mondiale, on dit même qu’il est le cardiologue de La Reine.
Au niveau des fonctions électives, les Coptes sont l’objet d’une sous-représentation organisée. Les Coptes représentent environ de 15 à 20 % de la population égyptienne estimée à 80 millions de personnes (selon les statistiques des registres du Patriarcat). C’est-à-dire entre 12-15 millions dont 2 millions constituent la diaspora copte. Dans un entretien à la télévision égyptienne, Sa Sainteté Chenouda III a avancé le chiffre de 12 millions de citoyens copte au moins. Aucun responsable de l’Etat égyptien n’a contesté cette déclaration.
Ces citoyens Coptes, sont réduits à une représentation institutionnelle qui ne dépasse guère le 0,2 %. Un seul député copte a été élu sur une liste, il s’agit du ministre de l’Économie et neveu de Boutros Ghali, et 5 nommés par le Président de la République, sur les 444 qui composent l’Assemblée nationale issue des élections du novembre dernier 2005.
Ils leur est extrêmement difficile, sinon impossible, de construire de nouvelles églises, ou même, parfois de les restaurer. Trois permis de construire ont été accordés, juste avant les dernières élections présidentielles qui se sont déroulées en septembre 2005, sur une centaine de demandes qui dorment depuis vingt-cinq ans dans le bureau du Président de la République. Car, c’est lui seul qui accorde ou refuse les permis de construire des églises, alors que dans le même temps, il n’est pas nécessaire de faire de demande pour la construction des mosquées. Tout citoyen peut où il veut et quand il veut construire une mosquée. Il est également interdit aux Coptes de professer publiquement leur foi ; et si des musulmans se convertissent au christianisme, ils sont emprisonnés et torturés, parfois jusqu’à la mort, en même temps que ceux qui les ont convertis ! (cf. rapports des commissions internationales des droits de l’Homme depuis 1970 jusqu’à nos jours). »